Rousseau Volonté générale Contrat social
« Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale : et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout » (CS, I, 6).
L'autorité souveraine est la volonté générale, qui est la volonté du corps social uni par le contrat social. La volonté générale est la clé de voûte de l'état Rousseauien développé dans l'ouvrage Du Contrat Social, rédigé en 1762. Dans cet ouvrage de philosophie politique, Rousseau y expose sa façon de concevoir l'Etat. Il fait résider la souveraineté dans le peuple, et non plus dans le ou les gouvernants. De ce fait, il faut avant tout éviter que les individus soient soumis à une volonté particulière, et donc qu'un seul ou quelques hommes possèdent le pouvoir de faire la loi.
La solution de Rousseau consiste à remettre l'autorité souveraine entre les mains de tout un peuple. Dans le chapitre 3 du livre II, l'auteur se demande « si la volonté générale peut errer », en un mot si elle peut se tromper.
La volonté générale est-elle le meilleur moyen pour garantir la souveraineté ?
[...] Le législateur est un être exceptionnel, moitié prophète, moitié sage. Les exemples de législateurs que donne Rousseau ne sont tirés que de l'Antiquité et de Genève, qui sont pour lui autant de mythes que des cités réelles : Lycurgue, Numa ou encore Moïse et Calvin. Le rôle du législateur est donc de guider la volonté générale, de lui indiquer quelles décisions elle doit prendre. En effet, si la volonté générale est toujours droite, [ ] le jugement qui la guide n'est pas toujours éclairé II, 6). [...]
[...] Néanmoins, Rousseau ne prétend en aucune façon qu'il soit possible de supprimer les oppositions d'intérêts, il s'agit seulement de faire en sorte que leur traduction politique ne prenne pas la forme de groupes d'opinions, ou comme le dira Machiavel dans le texte cité plus loin, de sectes ou factions. De plus, Rousseau n'envisage pas de prohiber toute communication dans la formation de l'opinion commune. Dans une lettre à d'Alembert, il défend même la pratique de cercles de citoyens. III. La solution au bon fonctionnement de la volonté générale : le législateur Telle fut l'unique et sublime institution du grand Lycurgue. [...]
[...] Vouloir le bien, c'est pour Socrate et par conséquent Rousseau une sorte de pléonasme. En effet, le bien est au fond le suprême désirable. Dans un dialogue, Ménon suppose qu'on peut vouloir le mal, et Socrate répond que non, que si l'homme veut le mal, c'est qu'il le prend pour le bien. Pour Socrate, la volonté du mal est un monstrueux contresens : une contradiction dans les termes. L'homme est originellement bon ; vouloir le mal serait donc contre nature. [...]
[...] La volonté générale vise le bien commun, le bon fonctionnement de l'Etat, alors que la volonté de tous vise l'intérêt du plus grand nombre, qui est un intérêt particulier. II. Les problèmes que peut rencontrer la volonté générale Si, quand le peuple suffisamment informé délibère, les citoyens n'avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences résulterait toujours la volonté générale, et la délibération serait toujours bonne. Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépens de la grande, la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres, et particulière par rapport à l'État : on peut dire alors qu'il n'y a plus autant de votants que d'hommes, mais seulement autant que d'associations. [...]
[...] C'est par le biais de la loi que le législateur éduque les Hommes. La volonté générale se manifeste par des lois. Le pacte social a donné naissance à la volonté générale mais ce n'est qu'à travers la loi qu'elle s'exprime. Les actes du souverain ne peuvent être que des actes de volonté générale, des lois (Emile). [...]
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