- Nous ne devons privilégier que les connaissances historiques qui servent à la vie, qui sont utiles à l'action.
- Nous devons prendre conscience que nous prêtons beaucoup d'attention à la situation historique contextuelle, et que cette attention trop importante peut être un mal.
- Les découvertes de Nietzsche sont « inactuelles » ; elles permettent ainsi d'agir sur le temps, en vue du futur.
[...] Mais cette vision se limite à son propre peuple de plus, de façon fragmentaire - et tend à rejeter toute nouveauté étrangère. Elle risque ainsi de paralyser l'action, de faire stagner la civilisation, et donc de la faire mourir. Elle risque également d'étouffer les autres conceptions de l'histoire. La conception critique, en vue d'une évolution du peuple Cette conception consiste à critiquer et condamner un passé jugé injuste. Mais vouloir s'affranchir de son héritage, même s'il est déplaisant, est dangereux pour la vie elle-même. [...]
[...] Pourtant, ceux qui utilisent l'histoire critique au service de la vie savent que les nouvelles habitudes d'un peuple sont devenues et en deviennent des fondements. Chapitre 4 : Le lien pur qui existait entre l'histoire et la vie a été rompu par la volonté de faire de l'histoire une science, qui cherche à atteindre une vérité, une accumulation de connaissances. Cette recherche du savoir réduit l'époque moderne à une encyclopédie (un ensemble de connaissances descriptives, ordonnées, concernant de nombreux thèmes, et mises en forme) qui ne développe pas sa propre culture, un contenu propre, intérieur, tout en la mettant pourtant en valeur au détriment des autres cultures. [...]
[...] o Il conserve et vénère les hommes et objets modèles du passé : il a besoin d'une conception de l'histoire dite traditionaliste mais alors il doit faire preuve de piété. o Il souffre et a besoin de délivrance à l'égard du passé : il a alors besoin d'une histoire critique tout en ayant des raisons valables pour critiquer. L'histoire monumentale ne doit pas commander l'histoire traditionaliste et l'histoire critique, car, en glorifiant certains hommes ou actes (et non leurs causes), elle obscurcit la connaissance du passé, pousse à l'extrême les actions des hommes puissants, et incite les impuissants et inactifs à s'élever contre les œuvres du passé, justement parce qu'elles sont glorifiées. [...]
[...] Adopter constamment une vision historiciste tue la vie. Lorsque l'homme oublie, il peut certes agir pour atteindre le bonheur, selon les passions, mais indépendamment de toute justice. L'injustice : condition de l'action. Nécessité d'atteindre un point de vue supra-historique pour comprendre l'histoire En atteignant un point de vue supra-historique (notion développée par Niebuhr), on aboutit à une conclusion finaliste qui résout les problèmes de la cause et du but de l'existence humaine, ce qui décrédibilise le rôle de la connaissance historique. [...]
[...] Aujourd'hui la connaissance historique pousse en effet l'homme à ne plus être lui-même et à se cacher derrière l'image d'une élite, d'un philosophe qui n'ose agir. L'humanité, la virilité sont perdues : l'homme actuel n'est qu'un manuel qui n'ose pas assumer ses positions. Or, l'histoire est réservée aux fortes personnalités. Le problème de l'histoire à l'époque moderne est de questionner de façon neutre et objective les plus grands événements du passé, ce qui affaiblit l'intensité de l'événement - et de la personnalité qui en est à l'origine. [...]
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