Hannah Arendt, Commentaire d'oeuvre, Travail, littérature, oeuvre, nature humaine, aliénation, survie, société de consommation, condition humaine, Charlie Chaplin, Karl Marx, conscience, John Locke, société moderne, salariat
Le travail semble être un impératif. Il est nécessaire et s'impose à l'Homme dans sa condition biologique. Le travail m'est imposé par la Nature, je ne peux me détacher du travail pour subsister, car je ne suis qu'une partie de cette Nature, il m'est impossible de puiser en moi-même ce qui me fait vivre. Je suis dépendant à mon travail par mes besoins. Pourtant, G.W.F Hegel se détache de cette impérativité d'un travail imposé. Au contraire, il propose l'hypothèse d'un Homme se libérant par l'action du travail. Le travail serait, selon lui, opposé dans ses fondements à la survie, au monde du nécessaire. C'est la réalisation de l'être comme sujet de sa conscience à travers le combat des consciences, la dialectique, l'autre devenant objet de projection. Le travail serait ainsi au fondement de la réalisation humaine, puisque premier objet à travers lequel la conscience pourrait se projeter.
Cette vision hégélienne du travail, au fondement de l'objectivation, contribue à une « positivisation » du travail. Pourtant, au sein de cet extrait de « Condition de l'homme moderne » soumis à notre analyse, Hannah Arendt, semble revenir à cette vision pré-hégélienne d'un travail qui ne serait qu'une réponse humaine à une question naturelle. L'Homme serait en réalité emprisonné dans un mouvement consumériste.
[...] » John Locke établit que le travail, au sein de la « Société du Moulin à vent » tel que la définit Karl Marx dans « Le Capital », est une perpétuation du contentement des besoins de l'Homme, ni plus ni moins. Mais en ayant pour fin la consommation, le travail devient cette consommation. Autrement dit, l'Homme ne travaillerait plus, il consommerait, en un seul et même « mouvement ». Mais ce n'est pas un mouvement qui le fait avancer. Bien au contraire, il reste enfermer dans la spirale de la production. Autrement dit, dans la spirale de l'animalité. [...]
[...] En effet, la répétitivité du cycle du travail « , contraignant le travailleur à revenir sans cesse à son poste, exige une production « consommable ». C'est ainsi que « La « nécessité de subsister » régit à la fois le travail et la consommation. » C'est en quelque sorte un « effet domino » si le travail est orienté vers la « nécessité de subsister », alors les biens matériels qui en découlent le seront tout autant. Les termes de production et de travail sont alors interchangeables. En effet, la production est un caractère essentiellement animal. L'Abeille produit du miel. [...]
[...] Le constat d'Arendt est immuable, l'Homme piétine, il n'avance pas car il ne se peut appuyer sur rien. Elle constate même l'illusion de la production d'un « ouvrage ». L'Homme tend des progrès, mais ces derniers ne sont que le produit d'une production formatée par le travail qui les voues à une destruction toute aussi certaine que leur impact limité résultant d'une illusion de l'Homme. Ce dernier se croit créateur, artisan, bâtissant le durable, mais en réalité, il consomme lui-même sa propre production et rien ne subsiste pour lui permettre de se projeter sur son travail. [...]
[...] Seulement, peut-on en dire autant de l'Homme ? Ce dernier est un Homo Faber, après tout, il fabrique mais use de la Raison pour fabriquer ce qui devrais le discalifier de cette approche « productive » très affiliée à l'animale ? Mais on peut dire que l'Homme qui fabrique sans user de Raison et, en suprême satisafction de ses seuls besoins impérieux, produit. Simone Weil, dans « La Condition Ouvrière » décrit ce travail déshumanisé et déshumanisant. Lorsqu'elle travaille à l'usine, elle n'est pas libre de constituer ses propres plans, en sommmes d'utiliser sa seule Raison pour faire naître l'essence d'un objet, non, le rôle de l'ouvrière qu'elle endosse, se contente de suivre les instructions, les plans et les gestes réfléchis et édictés par d'autres. [...]
[...] Ainsi, Anna Harendt met en parallèle la vision d'un objet consommé et le processus de digestion humaine. L'Homme produit, pour mieux consommer dans l'instant. Arendt consent d'appeler cette production le « travail ». L'Homme, dans sa quête de subsistance à ses besoins, accepte le travail. Mais alors, on assiste au développement d'un cercle. Le travail exige une production consommable, la production est de ce fait consommable, et l'Homme consomme sa production pour ne répéter ensuite que les mêmes gestes dans l'accomplissemet de son travail, un trvail qui doit subenir aux besoins humains. [...]
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