Auguste Comte commence par annoncer que « l'esprit humain » peut observer tous les « phénomènes ». Le sujet assumant l'acte d'observer n'est donc ici pas un homme mais l'esprit de l'homme lui-même. L'« observation » semble être décrite comme une observation scientifique des phénomènes, autrement dit de ce qui apparaît, ce qui se donne à la conscience transparente à l'esprit (...)
[...] PARTIE 3 (ligne 11 à la fin) Si l'esprit est un organe d'observation, il ne peut s'observer lui- même tout comme l'œil qui ne peut pas se voir (à moins d'un miroir). L'idée de Comte est qu'il n'existe pas de miroir, de réflexivité, que l'esprit adhère à lui-même et ne peut prendre de recul pour réfléchir sur lui. Un savant voulant s'observer en train de résoudre un problème difficile se voit dans l'obligation d'arrêter ses recherches ; ce qui est par analogie aussi ridicule et impossible qu'un coureur qui descendrait de son vélo de course pour s'observer pédaler ! [...]
[...] Le mot phénomène est donc en totale opposition au moi, à la réalité de soi, en d'autres termes il échappe entièrement à notre esprit ; c'est le champ dans lequel une étude et une certaine connaissance scientifique sont possibles. Mais l'esprit peut-il observer ses propres phénomènes tout comme il peut observer les phénomènes extérieurs? L'auteur répond par la négation ce qui signifie que l'esprit ne s'apparaît pas à lui- même, qu'il n'est pas présent à lui, ne se détermine pas comme tel pour lui- même. [...]
[...] Qu'est-ce qui guide nos idées et actes ? Est-il possible de faire le point avec nous-mêmes ? Peut-on être ce coureur cycliste qui se projette en temps que spectateur pour se voir pédaler ? Cette opération mentale n'est-elle qu'illusion ou alors présente-t-elle un réel intérêt ? C'est là la question centrale du chercheur. Par l'analyse, l'introspection peut prétendre prendre conscience de fantasmes, souhaits, désirs, faits. Il y a dès lors un analysant et un analysé, c'est-à-dire une sorte de coupure entre un homme croyant être distinct de ce qu'il analyse. [...]
[...] Auguste Comte laisse dès lors une question en suspend : Comment l'observation pourrait-elle avoir lieu ? c'est à dire ‘Comment l'esprit peut-il accéder à la conscience de soi ?'. On voit dès lors que l'auteur refuse toute réflexivité et il nous est impossible de répondre au Comment de la question dans la mesure où l'esprit ne peut pas accéder à sa propre conscience. DISCUSSION Toutefois, chercher à prouver l'absence ou l'impossibilité de quelque chose est une entreprise scientifique qui peut sembler mal fondée. [...]
[...] Et si l'art était la réelle identité de notre esprit ? Si l'on contemple les œuvres à travers lesquelles nous nous sommes soumis à des lois et méthodes sans en avoir conscience, ne serait-ce pas une partie de notre esprit lui-même ? L'esprit peut sortir de lui-même et s'objectiver en des créations telles que l'art, les sciences, les religions pour accéder (par l'étude de ces arts) à la conscience de soi. [...]
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