Après avoir tout révoqué en doute, soit avoir proposé un doute hyperbolique, Descartes a fini par en déduire dans le début de la seconde méditation métaphysique « je suis, j'existe est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit » qui résiste au doute et est la première vérité bien que ce ne soit pas la version finalisée du « Cogito ergo sum » (« Je pense donc je suis »).
[...] Ce qui fait que l'imagination est au même titre indubitable, non pas dans ce qu'elle nous fait envisager, mais dans le fait qu'elle soit existante au sein du sujet. Ainsi, même si un malin génie me dupait, je ne pourrais à la fois pas douter du fait que j'existe puisqu'il peut me duper ; mais également que je possède une imagination qui me permet d'envisager ce dernier. Cependant,nous ne pouvons pas donner la prééminence à l'imagination quand celle-ci ne domine pas la pensée mais « fait partie de ma pensée. [...]
[...] D'autre part, quand bien même nos perceptions, imaginations pourraient être faussées, il n'en reste pas moins vrai et indubitable que nous les sentons, que nous les prenons en conscience et que toutes ces facultés participent à la pensée. Nous en savons donc plus sur le sujet et ce qu'il est car nous pouvons désormais comprendre la force de la pensée et comment les autres facultés agissent en nous et se mêlent dans un ensemble harmonieux identifiable et un. [...]
[...] Toutefois, cela ne veut pas dire que les perceptions et désirs ne trompent pas. La seule chose dont nous pouvons être sûrs, c'est le fait que c'est le sujet qui doute et qui ressent et qu'il en est conscient, ce qui constitue un lien fort entre la pensée subjective et l'existence. Mais il reste encore à envisager le cas de l'imagination, car aussi vrai que Descartes a montré que les perceptions étaient largement sujettes à caution, aussi a-t-il proposé l'idée que ce qui provient de l'imagination l'est aussi. [...]
[...] La fin de ce passage montre alors que la connaissance du sujet doit se porter sur ces mouvements et que ce qui est du domaine des sens est toujours déjà mêlé à la pensée puisque nous pouvons prendre en considération notre sentir. Nous pouvons dire que si les différentes facultés se subsument dans la pensée, alors Descartes a bel et bien montré que le sujet est une chose pensante. Est ajouté à la dernière phrase quelque chose d'important sur la vérité, c'est qu'elle doit être liée à « la lumière » et à « la distinction ». Au-delà du seul critère de l'évidence, la vérité doit être claire et distincte, comme Descartes a pu l'envisager dans le Discours de la méthode. [...]
[...] Ainsi, « il est de soi si évident que c'est moi qui doute » est donc une vérité qui paradoxalement résiste entièrement au doute. Le fait de douter, permet alors de connaître avec certitude mon existence, car ce doute ne nécessite aucune idée antérieure qu'il faudrait prouver. Pour ce qui est des choses suivantes « qui entends, et qui désire », nous considérons non pas qu'il y a une réhabilitation des sensations et désirs, mais plutôt que le doute s'est porté sur les sens et notamment l'audition ainsi que sur les désirs, puisqu'ils ont trait en grande partie aux perceptions sensorielles. [...]
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