Les enjeux du texte et l'argumentation du texte de Nietzsche.
[...] Pour Nietzsche, si cela n'est pas immoral, c'est que l'action de riposte physique est légitimée à la fois par le besoin de se défendre physiquement, et donc de se conserver, mais aussi parce que l'agresseur face auquel il y a riposte s'exclut d'une organisation sociale en devenant immoral aux yeux de la société, car il porte atteinte à un autre être humain, et donc, d'un certain point de vue, à sa propre espèce. Cet ensemble de règles se retrouve en outre au niveau collectif. Nietzsche propose l'exemple de la punition d'un criminel par la justice. La justice est une instance collective, qui se place en surplomb de la société. [...]
[...] L'homme, pour se préserver d'un point de vue physique et psychologique, érige plus ou moins inconsciemment un système moral qui lui permet de justifier ce qui est bon pour sa conservation personnelle. Questions sur l'argumentation du texte : 4. Pour Nietzsche, l'opposition entre la nature et l'homme est une erreur. En effet, il affirme que si l'on ne considère pas les actions purement naturelles, comme le climat, comme étant des actions immorales, alors l'on ne doit pas non plus considérer l'homme comme étant un être moral ou immoral. À ses yeux, s'il n'y a pas de dualisme bien/mal dans la nature, il n'y en a pas chez l'homme non plus. [...]
[...] Ainsi, l'homme ne fait a priori jamais le mal pour le mal selon Nietzsche, mais il peut lui arriver de se tromper. Est ainsi sous-entendue une vision volontariste de la morale : c'est la volonté derrière l'action qui détermine le caractère moral de cette action. Or, comme la morale repose sur l'instinct de conservation, on ne peut pas en vouloir à celui qui commet une action quand il pense que celle-ci repose sur l'instinct de conservation ; il est simplement dans l'erreur, mais ne fait pas le mal. [...]
[...] Dès lors, l'institution judiciaire incarne et défend l'organisation humaine, et donc sa capacité de préservation. Elle reprend les règles de conservation évoquées ci-dessus, et condamne celui qui porte atteinte à ce besoin de préservation. En fait, la justice fait partie de ce processus culturel de transformation d'un instinct primaire naturel en un ensemble de règles organisées culturelles de préservation de l'espèce humaine Nietzsche commente et analyse ainsi la formule de Platon « Nul n'est méchant volontairement », et, assez étonnamment a priori, il l'approuve. [...]
[...] Nietzsche, Humain, trop humain : Questions sur les enjeux : 1/2. Dans ce texte, Nietzsche ne cherche pas des facteurs d'explication de ce qui est moral ou non. En effet, celui-ci remet en cause les fondements traditionnels de la morale, en argumentant que le dualisme moralité/immoralité est un dualisme qui n'a pas de sens, puisqu'il est dépassé. À ses yeux, en effet, cette opposition repose sur la supposition qu'il existe un absolu universel de la morale humaine. Or, il démontre très clairement que dans certains cas ici le meurtre d'un insecte et là la condamnation d'un criminel , des actions que l'on pourrait qualifier d'immorales a priori paraissent morales aux yeux de la société. [...]
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