Le génie est par définition un être exceptionnel doté d'un don inné, donc naturel, qui donne ses règles à l'art, c'est-à-dire qu'il est à l'origine de nouvelles règles ainsi que de nouvelles manières de faire. De ce fait, ce dernier apporte de l'originalité par rapport aux méthodes antérieures grâce à son don qui ne peut généralement pas être expliqué.
Ce texte est extrait de l'œuvre Humain, trop humain de Nietzsche, philosophe allemand du XXème siècle. Cet extrait traite principalement du génie artistique, et de son activité que l'auteur compare à d'autres activités artistiques, mais également à de nombreuses activités scientifiques. Ce dernier est généralement mis sur un piédestal face aux autres Hommes et à leurs créations, mais pourquoi l'activité du génie artistique devrait-elle être supérieure aux autres alors qu'elle n'en diffère pas vraiment ?
[...] Il finit par expliquer que la distinction entre les domaines artistiques et scientifiques n'a pas lieu d'être. Faut-il vraiment sacraliser l'activité du génie ? Dans cet extrait, Nietzsche énonce une partie de sa thèse en cherchant à démontrer que le génie et son activité ne se distinguent pas forcément des autres. Le philosophe allemand énonce quelques exemples non seulement scientifiques, mais aussi artistiques, pour montrer qu'il n'y a pas de réelle distinction entre l'art et la science, donc entre le génie et les scientifiques. [...]
[...] La raison s'oppose à l'instinct, qui est un comportement automatique et inconscient caractérisé par un ensemble d'actions déterminées, héréditaires, et spécifiques, ordonnées en vue de la conservation de l'individu ou de l'espèce. Le philosophe démontre ici que cette distinction ne relève en réalité que d'un manque de maturité lié à la raison, c'est-à-dire que les individus qui différencient l'art et la science n'exercent pas assez leur réflexion pour émettre un jugement plus objectif. Il est possible d'illustrer cette idée de Nietzsche en prenant l'exemple de Léonard de Vinci. [...]
[...] Quels rapports l'art et la religion, autrement dit le génie et le divin, entretiennent-ils ? L'auteur continue de développer sa critique en expliquant que de nombreux individus comparent le génie au divin, terme qui se définit comme ayant rapport aux dieux, ou comme ayant les plus grandes qualités qui sont la perfection, le merveilleux, et l'exquis. Celui-ci serait donc un être supérieur puisqu'il est comparé aux divinités. Or, ces derniers sont transcendants car ils sont d'une nature radicalement différente de celle des êtres humains ; ils ne peuvent donc être sur un pied d'égalité avec le génie puisque celui-ci ne présente aucune des caractéristiques de la transcendance, qui sont l'altérité, l'extériorité, et la distance. [...]
[...] En effet, étant donné que celui-ci a une qualité innée, il ne peut pas vraiment décrire ou expliquer ce qu'il crée. De ce fait, selon le philosophe, personne ne peut vraiment juger ses différents procédés de création et les comparer car l'originalité du génie est une aptitude qui ne peut être acquise d'après une méthode, et aucune de ses créations ne vient de l'imitation. Ce dernier fait donc preuve d'une grande originalité et parvient à créer des œuvres uniques. Kant distingue donc l'artiste, qui crée de façon inexplicable, et le scientifique qui crée en s'appuyant sur des procédés déjà utilisés. [...]
[...] L'activité d'un savant historien est similaire, ce dernier étant un spécialiste des études historiques. Ces deux activités ne diffèrent pas tellement de celle du génie, puisque celui-ci a de nombreuses connaissances spécifiques à son domaine de création. Enfin, Nietzsche prend pour exemple le maître en tactique, qui enseigne l'art de diriger une bataille, en combinant par la manœuvre l'action des différents moyens de combat et les effets des armes. Cette activité, qui est en quelque sorte considérée comme artistique, se rapproche donc de celle du génie, puisqu'elles se situent dans le même domaine. [...]
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