Dans ce texte, l'auteur Alain s'interroge sur le bien-fondé des théories freudiennes et construit une critique argumentée de l'inconscient précisément. Il y développe ainsi ses convictions quant à la conscience chez l'homme, par la pensée, puis par rapport au corps. En effet, Alain se demande si l'inconscient freudien a vraiment la place qui lui est donnée dans le fonctionnement de l'homme et si cette notion ne serait pas plutôt source d'erreurs qu'il jugerait alors graves.
[...] Et il va répondre à ce questionnement en rétablissant le rôle de la conscience et en mettant en relief toutes les méprises qui peuvent être liées au concept d'inconscient. Bien-sûr, pour Freud ces constatations et ces conclusions ne seraient pas recevables car la conscience est dans son travail secondaire, et quant au corps, il n'apparaît pas non plus comme si central. La confrontation qu'offre ce texte d'Alain entre ces deux thèses soulève alors des problèmes tel que la responsabilité de l'homme dans ses actes. Dans son entreprise, Alain commence donc logiquement par exposer la thèse de Freud pour ensuite annoncer ses reproches. [...]
[...] Car vient ensuite le terme « inventer » qui regroupe nos propos précédents : la théorie de l'inconscient ne repose sur rien, elle paraît créée de toute pièce. Et que crée-t-elle ? « en chaque homme un animal redoutable ». La notion d'animalité est importante et traduit fidèlement la thèse de Freud : l'inconscient est effectivement lieu des pulsions et désirs primitifs, donc presque animaux que contient l'homme. L'adjectif « redoutable » s'explique par un autre aspect de l'inconscient, à savoir celui de rejet de la société. [...]
[...] Avec la phrase « Mais il y a de la difficulté sur le terme d'inconscient », Alain rentre dans le vif du sujet, et nous présente son point de reproche. Ici, il nous exprime son doute quant au terme, et au terme lui-même. En effet, on comprend qu'il considère ici la notion d'inconscient dans son sens littéral, à savoir ce qui n'est pas conscient. La phrase suivante semble nous le confirmer, puisqu'Alain y admet le fait qu'il y aie certainement des choses qui ne relèvent pas de notre conscience, qui lui soient inconnues. [...]
[...] Ici, on comprend le sens du moi comme élément essentiel de la conscience réfléchie. Le Moi symbolise une sorte d'identité personnelle permise par la conscience unique et elle-même personnelle. C'est pourquoi Alain, défendant cette thèse de l'homme conscient caractérisé par son Moi unique, met en garde contre l'erreur que serait le fait de considérer un inconscient comme une seconde entité personnelle indépendante. Il développe cette idée dans la suite de la phrase, qui dresse un portrait de l'inconscient comme autre Moi, dans les esprits erronés : « un Moi qui a ses préjugés, ses passions, ses ruses, une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller ». [...]
[...] Pour Alain, la thèse freudienne contient donc une part de vrai, « cela est à savoir ». Mais, encore une fois, il cherche bien-sûr à contrer cette théorie qu'il jugera trop excessive, en ramenant sa réflexion aux « erreurs que fonde le terme d'inconscient » pour alors entrer dans le vif du sujet. Car on a vu que si dans un premier temps Alain nous renseignait si largement sur la notion d'inconscient, ce n'était que pour mieux introduire sa critique. Il est donc tant d'observer quels sont les points qui auront fondé ses reproches. [...]
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