Explication de texte d'un extrait du chapitre III du livre I du Contrat social. Rousseau expose sa vision du pouvoir politique légitime : c'est celui qui trouve son fondement dans la volonté du peuple. Il s'efforce d'établir la règle selon laquelle on doit juger tous les régimes existants, afin de déterminer le fondement du droit. Rousseau cherche à démontrer l'inconsistance et l'absurdité d'un droit qui prétendrait se fonder sur la force.
[...] Le droit du plus fort est une aberration. On ne peut moralement fonder le droit sur la force qui s'oppose à lui par nature. La morale du loup et l'agneau de La Fontaine raison du plus fort est toujours la meilleure” exprime avec ironie la sagesse amère des nations et met, en réalité, en évidence l'impuissance pratique du plus faible à faire valoir son droit bien que légitime. Ainsi, on peut fonder le droit sur des valeurs sociales d'utilité commune ou sur des valeurs supposées morales, telle la justice. [...]
[...] Or, qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse ? S'il faut obéir par force, on n'a pas besoin d'obéir par devoir, et si l'on n'est plus forcé d'obéir, on n'y est plus obligé. On voit donc que ce mot de droit n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout. ( . ) Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes.” Rousseau, Du Contrat social (1762), [Introduction] Dans son ouvrage Du Contrat Social, Rousseau expose sa vision du pouvoir politique légitime : c'est celui qui trouve son fondement dans la volonté du peuple. [...]
[...] Ainsi, il semble que l'une sans l'autre ne puissent aboutir à un droit universel et incontestable. C'est pourquoi Pascal explique qu'il “faut donc mettre ensemble la justice et la force”, soit en donnant la force à la justice, soit en rendant juste ce qui est fort. Cependant, donner la force à la justice reviendrait, d'une certaine manière, à fonder le droit sur la force, ce que désapprouvent aussi bien Rousseau dans le Contrat Social que Pascal dans Pensées : “Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice”. [...]
[...] Il conclut par une question oratoire qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse La troisième période, qui correspond à la deuxième esquisse de réponse, débute par une autre supposition faut obéir par force”) que Rousseau développe pour finalement démontrer que la force n'est pas un droit et ne constitue pas, par conséquent, un pouvoir légitime. Ainsi, on peut se demander sur quoi se fonde un pouvoir légitime. En quoi la force est-elle ou non un droit ? Peut-on réduire le droit à la force ? L'obéissance par la force ne s'oppose-t-elle pas à l'obéissance par devoir et, dans quelle mesure ? [...]
[...] La source du droit serait ainsi placée dans l'intérêt social. Dès lors que les hommes renoncent à l'exercice anarchique de leur liberté, ils peuvent bénéficier les uns et les autres de l'ordre et de la sécurité, selon la formule faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît”. Ils sortent ainsi de l'état de nature, sans pour autant céder leurs droits à une seule personne. C'est un peu le principe du contrat social énoncé par Rousseau : chacun abandonne ses libertés pour le bien de la communauté et profite ainsi des droits de cette communauté. [...]
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