Commentaire d'un texte extrait du Phédon de Platon, traîtant de l'attitude des hommes face à la mort, en le confrontant avec l'attitude du philosophe qui, selon Platon, représente l'attitude la meilleure à avoir. Dans ce commentaire, nous le confronterons également à la vision épicurienne de la mort, laquelle représentera une critique violente de la philosophie platonicienne.
[...] Pour le moment, restons strictement sur le texte. Nous pourrions rapprocher ce texte du livre VII de La République. Platon pense que la mort est liée au désir, ou plutôt, soyons précis, que le désir est lié à la mort. Il parle évidemment des désirs corporels : lorsque je sens en moi le sentiment de la faim et que je désire la restauration de mon corps, c'est que mon corps se meurt. En cela, Platon Commentaire de texte : Platon, Phédon adopte un point de vue quasi biologiste (bien que la biologie, apparue à l'aube du XIXème siècle, soit bien postérieure aux théories platoniciennes) : car en effet, si je ne comble pas le désir du corps, je meurs. [...]
[...] Commentaire de texte : Platon, Phédon Nous croyons, n'est-ce pas, que la mort est quelque chose ? Certainement, dit Simmias, qui prit alors la parole. Est-ce autre chose que la séparation de l'âme d'avec le corps ? On est mort, quand le corps, séparé de l'âme, reste seul, à part, avec lui-même, et quand l'âme, séparée du corps, reste seule, à part, avec elle-même. La mort n'est pas autre chose que cela, n'est-ce pas ? Non, c'est cela, dit Simmias. [...]
[...] C'est aussi par ce biais qu'Epicure remet en cause la théorie de la mort avancée par Platon. La mort n'est pas seulement rien pour nous : elle n'est rien du tout ! Si l'âme et le corps forment un tout servant uniquement à bien vivre, pourquoi croirions-nous qu'ils aient une importance dans la mort et dans une vie après la mort ? La mort est une fatalité, certes, mais elle ne représente rien dans notre vie ; elle est tout au plus un simple mot, un simple antonyme formé par abus de langage pour exprimer l'inverse de la vie, mais qui pourtant restera à jamais inexpérimentable. [...]
[...] Car en effet, comment estil possible de penser qu'elle n'est rien ? Si notre propre mort peut ne rien représenter pour nous, elle sera du moins quelque chose pour autrui qui pourra constater notre absence. Mais ce n'est pas vraiment cela que Platon demande : il ne demande pas en effet si la mort est quelque chose pour nous, mais si elle est quelque chose. De ce point de vue, ce n'est pas notre rapport à la mort que Platon souhaite étudier, mais ce qu'est la mort en tant que telle. [...]
[...] Revenons, pour expliquer l'intérêt que Platon donne au philosophe, au livre VII de La République. Selon le personnage de Socrate, le philosophe agit avec une certaine modération, qui est le fruit de toute une éducation propre à une formation philosophique, et cette formation se fait selon l'idée du Bien. L'homme bon, selon Socrate, est modéré et juste, et c'est sur la modération que nous allons axer notre propos, car c'est sur lui que repose la problématique en question. Il y a des désirs qui sont nécessaires, et d'autres qui ne sont pas nécessaires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture