Emmanuel Kant (1724 - 1804) évoque ici les différents procédés qui permettent à l'homme de dépasser l'état de nature, grâce à la culture.
L'auteur s'interroge précisément sur la façon dont ces procédés doivent intervenir, au sein d'un processus global qu'on pourrait caractériser" d'humanisation". Quelles étapes permettent à l'homme de devenir un être pleinement accompli ?
Il soutient que l'homme doit passer, dès son plus jeune âge, par une éducation contraignante. C'est-à-dire une éducation pourvue de discipline précédant l'instruction, pour devenir un être pleinement accompli en société et ainsi s'écarter de l'animalité, vers laquelle l'homme serait naturellement tenté de pencher.
Kant semble dénoncer le laxisme de certains types d'éducation, qui mettent de côté la discipline, au profit souvent d'une orientation ludique vers des désirs raisonnés.
Dans ce premier paragraphe, Kant nous présente la nature humaine comme susceptible de pencher vers l'animalité seule : d'autres doivent l'en empêcher. La discipline apparaît alors comme un outil utilisé par les autres pour l'en empêcher.
Dès la première phrase, Kant affirme clairement le rôle essentiel de la discipline dans le passage pour l'homme de l'animalité à l'humanité. Il effectue ensuite un parallèle direct avec l'animal, qui lui, contrairement à l'homme est doté d'un instinct. C'est à dire d'un savoir-faire inné, transmis de façon biologique. Lorsqu'il dit que "l'animal est déjà tout ce qu'il peut-être", il insiste également sur la nature fixiste de l'espèce animale, incapable d'évoluer et censée occuper une place bien précise dans la nature. (...)
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