[...] Dans cette première partie, l'auteur considère l'autre comme la condition première à l'existence des hommes.
Dans la première phrase, il fait allusion à l'expérience personnelle aboutissant à la prise de conscience de soi en tant qu'être : le cogito cartésien, puisque c'est le philosophe René Descartes qui l'évoque en tout premier. J.P. SARTRE soutient ainsi que ?l'homme qui s'atteint directement? par ce cogito découvre les autres dans le sens où pour se dire qu'il est telle ou telle chose, l'homme se remémorera les personnes qui lui auront dit un jour qu'il est telle ou telle chose. Cette remémoration des différentes personnes qui ont porté sur nous un jugement est intrinsèque du cogito, de la prise de conscience de soi. C'est ainsi que l'homme découvrirait
les autres comme "condition de son existence".
Ensuite, dans la deuxième phrase l'auteur met l'accent sur la valeur, la portée des différents jugements émis à notre égard par les autres. Ainsi, si les autres ne nous considèrent pas comme méchant alors que nos actions reflètent indéniablement une certaine méchanceté, nous aurons tendance à ne pas considérer cette caractéristique de notre nature.
[...] La fin de la phrase contient deux points interessant. Premièrement, on revient sur un point précédemment évoqué, puisque l'auteur évoque à nouveau ici le choix devant lequel se trouve l'homme de considérer finalement tel ou tel regard porté par d'autres. Mais il ajoute judicieusement ici qu'ainsi l'homme décide ce qu'il est, puisque c'est le regard de l'autre qui va constituer son être. Deuxièmement, l'homme décide également "ce que sont les autres" puisque tout le genre humain fonctionne de la même façon. En effet, il nous rappelle donc le pouvoir que l'on peut exercer sur les autres, puisque les autres n'existent eux-aussi qu'à travers notre regard et nos jugements. (...)
[...] Si l'autre demeure nécessaire dans la connaissance de soi, il semble intéressant de remarquer que cette connaissance de soi ne reflête pas objectivement ce que nous sommes, puisque relative à la subjectivité de l'autre. La “liberté posée en face de nous” évoque ainsi chez chacun d'entre nous le choix que l'on peut faire, de choisir tel ou tel jugement subjectif émis par d'autres. L'autre occupe donc un rôle moteur permettant aux hommes d'exister et de prendre conscience de leur existence. Au demeurant, l'autre occupe un rôle parfois contradictoire qu'il semble nécessaire de cadrer grâce à la volonté humaine . [...]
[...] Deuxièmement, l'homme décide également que sont les autres” puisque tout le genre humain fonctionne de la même façon. En effet, il nous rappelle donc le pouvoir que l'on peut exercer sur les autres, puisque les autres n'existent eux-aussi qu'à travers notre regard et nos jugements. La réfléxion de Jean-Paul SARTRE dans cet extrait étant maintenant établie, quels points de sa réfléxion semblent étranges, obscurs ou inexpliqués ? Dans cette quatrième partie, nous nous efforcerons de discuter brièvement la thèse de l'auteur. [...]
[...] C'est ainsi que l'homme découvrirait les autres comme “condition de son existence”. Ensuite, dans la deuxième phrase l'auteur met l'accent sur la valeur, la portée des différents jugements émis à notre égard par les autres. Ainsi, si les autres ne nous considèrent pas comme méchant alors que nos actions reflètent indéniablement une certaine méchanceté, nous aurons tendance à ne pas considérer cette caractéristique de notre nature. Enfin, dans la dernière phrase, J.P. Sarte insiste sur la subjectivité de tout jugement personnel. [...]
[...] Jean-Paul SARTREnous dévoile dans cet extrait le rôle occupé par les autres dans ce monde qu'il considère comme un monde d'intersubjectivité : l'autre permet notre existence en nous permettant de prendre conscience de notre existence. La liberté étant présupposée inhérente à l'homme chez SARTRE, ce dernier s'appuie sur la volonté humaine pour résoudre le problème de l'intersubjectivité : celui de l'absence d'objectivité dans toutes les consciences et donc dans la connaissance de soi. Alors peut-être, la volonté humaine, guidée normalement par la raison sélectionnerait différents jugements subjectifs pour former une sorte d'objective connaissance de soi ? [...]
[...] Jean-Paul SARTRE évoque ici le thème de l'identité subjective de l'être humain. Il s'interroge sur la présence ou non d'une essence propre et indépendante chez les hommes, mais aussi sur la capacité de chacun à se connaître. L'homme se suffit-il à lui-même pour être et se connaître ? L'auteur souligne le rôle fondamental de l'autre dans la constitution de notre être, mais aussi dans la vision que nous pouvons nous faire de notre être. Ainsi, la connaissance de soi à travers autrui nous donnerait finalement une certaine force d'action vis à vis de nous même mais aussi des autres. [...]
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