Commentaire d'un extrait du Gorgias de Platon. Cet extrait concerne le discours de Calliclès sur les faibles et les forts. L'intention de Calliclès dans ce passage est de justifier les passions et l'accomplissement de celles-ci et de montrer comment la loi, et plus largement le droit, ont été créés afin d'empêcher aux plus forts d'assouvir ces passions. Cette analyse répond à une double nécessité : il faut d'une part montrer ce que signifie être heureux selon la nature et d'autre part, montrer à quelles fins les hommes établissent la loi.
[...] En effet, l'homme qui recherche l'accomplissement de ses désirs aura à calculer, user de stratégies rationnelles pour parvenir à ses fins. Il devra être capable d'accomplir ce qu'il aura conçu et ne pas reculer par une sorte de mollesse d'âme. Assouvir ses désirs suppose donc une force, une certaine puissance d'âme. Cette puissance d'âme, c'est celle qui caractérise le personnage Adrien , dans Belle du Seigneur d'Albert Cohen. Adrien Deume passe sa vie à calculer, à être malin et à tenter de tirer toutes les ficelles afin de réaliser ses désirs. Il agit toujours de manière intéressée. [...]
[...] Ils sont dissociés d'eux-mêmes: ils se perdent dans cette multiplicité d'occasions. Ce qu'il leur manque, c'est une frontière intérieure, des limites à leurs désirs mais comment pourraient-ils acquérir ce sens du juste milieu puisque justement cette vie refuse toute morale? Assouvir ses désirs, c'est certes jouir de ce que la vie offre de plus agréable, mais c'est surtout vivre hors de soi-même, c'est ôter toute possibilité de sens à sa vie, c'est s'accorder une identité abstraite. D'ailleurs, une telle vie n'est-elle pas dès le départ vouée à l'échec? [...]
[...] Pour ce dernier, la recherche de la pureté qualifiera le fond d'une conscience mauvaise: la pureté du cœur (la cible de Nitzsche sera plus précisément les Chrétiens qui selon lui se sont séparés de l'idéal enseigné par le Christ) exprime une volonté de vengeance des faibles contre les forts. Toutefois, ce rapprochement a ses limites. Chez Nietzsche, il ne s‘agit pas de lutter pour prendre et posséder le pouvoir. Les plus forts sont ceux qui ont le pouvoir de se dépasser. La valeur des choses n'est pas calquée sur le plaisir. De ce point de vue, Nietzsche considérait cette thèse de Calliclès comme superficielle. [...]
[...] Faut-il se maîtriser, avoir une emprise sur ses passions ou bien faut-il au contraire les débrider? La structure du passage est très claire: le premier aspect de la thèse de Calliclès Mais si Socrate ( ) tout ce qu'elles peuvent désirer souligne la nécessité d'assouvir tous ses désirs et de mettre en œuvre de l'habilité pour y parvenir. C'est alors vivre bien, vivre en conformité avec la nature et seuls les plus forts peuvent jouir d'un tel mode de vie. [...]
[...] Commentaire d'un extrait du Gorgias de Platon Calliclès: Mais si Socrate, c'est d'eux que tu parles, absolument! Car comment un homme pourrait-il être heureux s'il est esclave de quelqu'un d'autre? Veux-tu savoir ce que sont le beau et le juste selon la nature? Hé bien, je vais te le dire franchement! Voici, si on veut vire comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, et ne pas les réprimer. Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions et de les assouvir avec tout ce qu'elles peuvent désirer. [...]
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