Rousseau, mise à l'isolement, recherche du bonheur, statut misérable commun, péché originel, L'être imparfait
D'une façon générale, tout le monde est d'accord sur le fait que l'homme est l'unique être vivant qui ne puisse survivre et satisfaire lui-même ses besoins, à l'état naturel. C'est donc cette incapacité qui le conduit à se rapprocher des autres, afin de former une société, un corps social. Toutefois, celle-ci n'est pas suffisante pour expliquer totalement son besoin d'être entouré, et le fait que la mise à l'isolement est considérée comme le pire châtiment dans toutes les cultures.
Ainsi, nous pouvons penser que l'union des hommes tend autant à la survie primitive qu'à la recherche du bonheur ; le besoin psychologique pouvant même supplanter le seul intérêt vital qu'elle représente. Par conséquent, bonheur et autrui sont étroitement liés.
[...] L'auteur, enfin, propose une petite conclusion en expliquant que : si nos besoins communs nous unissent par intérêt, nos misères communes nous unissent par affection L'union sociale des individus se décompose donc, à la fois, en une union d'intérêt et en une union affective. En effet, en raison de notre incapacité à nous suffire et à répondre à nos besoins nous trouvons un avantage certain à vivre avec nos semblables. Cela permet de combler psychologiquement et matériellement ce qu'il nous faut. [...]
[...] Peut-on vraiment dire que la faiblesse de l'être humain est ce qui lui permet d'acquérir cette aptitude ? Vivre en société implique, en effet, des devoirs, des normes et des valeurs. Il faut participer à l'existence sociale : avoir un métier, accomplir une fonction précise et jouer un rôle social différent selon la situation (vie familiale, vie publique), ce qui n'est pas évident. Notre statut peut être radicalement opposé selon l'endroit où l'on se trouve. Il faut donc garder une distance critique avec son personnage social et savoir s'en défaire. [...]
[...] Le premier argument avancé par Rousseau pour étayer sa thèse est que tout attachement est un signe d'insuffisance De ce fait, toute relation, affection et tout élan du coeur dénonce un manque. L'organe du coeur est donc lié au besoin. L'individu ne peut ainsi aimer, que parce qu'il manque de ce qu'il aime. Être homme signifie être faible et ne pas se suffire à soi-même. Cela se traduit par des attachements ; l'être humain a besoin des personnes auxquelles il s'attache et noue des liens avec ceux dont il a besoin. [...]
[...] Ensuite, loin de s'enfuir, il redescend au fond de la caverne pour en tirer ses camarades, agissant ainsi en être courageux et non en être faible. Ainsi, ce n'est pas sa faiblesse qui le rend sociable, mais sa volonté réfléchie d'aide et de partage. De ce fait, la véritable sagesse consiste donc à accepter sa faiblesse, comme l'avait compris Socrate : Je ne sais qu'une chose : c'est que je ne sais rien L'homme peut donc se parfaire en se remettant en question, en s'instruisant, en réfléchissant. La raison joue donc un rôle dans la réduction de l'infirmité de l'individu. [...]
[...] En conséquence, il est lié à la vertu et donc, à la perfection. Contrairement à l'opinion commune, il n'y a pas de vertu différente pour chacun, et donc pas non plus de bonheur propre à chaque être. Puisqu'il s'agit du bien le plus important de l'individu, être agissant de façon réfléchie, le bonheur parfait peut alors être associé à une forme d'autosuffisance. Dans ce cas, Dieu étant l'être le plus parfait, il est raisonnable de penser que c'est le seul à pouvoir atteindre le bonheur absolu un bonheur stable et éternel, contrairement au bonheur humain. [...]
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