Commentaire de texte Kant : Les maximes de la politiques et celles de la morale semblent être contradictoires, faut-il en conclure que la morale doit être absente de la politique au nom du principe de l'efficacité ?
[...] Kant prône ainsi que la morale serve de fil directeur à la politique, ce qui passe par un impératif de publicité : le public devient le seul juge de la légitimité du politique. Il s'agit de rendre publiques les maximes des décisions publiques prises par les chefs d'Etat, car tant que les mobiles ou raisons subjectives de la décision politique resteront secrets, les chefs d'Etat pourront considérer la politique comme une affaire privée, celle de leur intérêt personnel. Il convient en définitive de bien définir la notion de politique. [...]
[...] C'est là la compétence des grands princes, dépositaires de la morale politique. Lorsque l'occasion est favorable, il faut alors utiliser la force et l'esprit de conquête pour arriver à ses fins. Cette prise du pouvoir par la force n'a que faire de la morale puisqu'elle utilise la violence et part du principe que la fin justifie les moyens. Cela permet une justification a posteriori de l'action, qui est en réalité une solution de facilité et qui n'est pas logiquement valide car il s'agit juste de « maquiller la violence ». [...]
[...] Comment alors réhabiliter l'idée politique par la morale, contre une « morale politique » subordonnée à des intérêts privés ? Si l'on veut réhabiliter la politique, en montrant sa dimension authentiquement morale, il faut, avec Kant de le premier Appendice à Vers la paix perpétuelle, battre en brèche la morale politique, purement politicienne, qu'est la politique d'inspiration machiavélienne. La morale politique fait appel au praticien, c'est-à-dire au professionnel de la politique, la tient la morale pour une doctrine inapplicable en politique et préfère fonder son pouvoir sur l'efficacité de la force. [...]
[...] Selon Machiavel, comme pratique, la politique peut se passer d'un but moral, la morale devenant le moyen de l'exercice de l'art politique. Cependant, la politique entendue au sens de la recherche du bien commun au sein de la société ne le peut. Selon Kant, si la politique n'est pas équivalente à la morale, la première ne peut se passer de référence à la seconde comme celle d'un idéal régulateur vers lequel elle doit tendre pour administrer la cité dans un objectif qui est celui de l'intérêt public et non du maintien au pouvoir des gouvernants. [...]
[...] La constitution définit le mode de désignation des dirigeants, les différents niveaux de pouvoir et la répartition des compétences entre les niveaux de pouvoir. Mais la politique est aussi la lutte ou la concurrence entre les individus et les acteurs collectifs pour contrôler les institutions politico-administratives. Ces acteurs peuvent être des partis, des mouvements sociaux. Enfin, la politique est un programme d'action engagé par les institutions politico-administratives, les politiques publiques. La morale peut être définie comme la distinction entre le bien et le mal. Ce sont des règles de conduite considérées comme bonnes, qui impliquent la notion de devoir. [...]
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