Hobbes, Le Citoyen, De Civ, lois, liberté, intérêts individuels, intérêts de l'État, innocente liberté, raison naturelle
Les lois n'ont pas été inventées pour empêcher les actions des hommes, mais afin de les conduire, de même que la nature n'a pas donné des berges aux rivières pour les arrêter mais pour en diriger le cours. L'étendue de cette liberté doit être établie suivant le bien des sujets et l'intérêt de l'État. C'est pourquoi j'estime que c'est une chose particulièrement contraire au devoir des souverains, et de tous ceux qui ont le droit d'imposer des lois, d'en former plus qu'il n'est nécessaire à l'intérêt des particuliers et à celui de l'État.
[...] Si l'on verse dans le second, l'État risque de trop limiter la liberté des hommes pour perpétuer sa puissance et son pouvoir. Hobbes dit que l'Homme, instinctivement, lorsqu'un choix se présente à lui, délibère intérieurement pour savoir quelle est la décision à prendre. Et le critère qu'il utilise pour prendre cette décision est la raison naturelle : l'homme est un être rationnel qui calcule ses choix en vue d'atteindre la satisfaction de ses intérêts et la maximisation de son bien-être. [...]
[...] Le Citoyen - Thomas Hobbes (1642) Question n°1 - Thèse Dans ce texte, Thomas Hobbes avance que les lois doivent conduire l'action des hommes sans brider leur liberté, et que pour cela, la loi doit coïncider avec ce que dicte la raison naturelle. Pour établir sa thèse, Hobbes dit que la production des lois doit respecter deux critères : le respect de la liberté individuelle, entendue comme la liberté de poursuivre la satisfaction de ses intérêts propres, et le respect des intérêts de l'État. [...]
[...] Question n°3 - Lois et liberté Pour que la liberté soit garantie, Hobbes propose de réduire le nombre des lois. Les lois qui doivent rester doivent être, selon le philosophe anglais, conformes à ce que préconise la raison naturelle, maintenant les lois dans un juste équilibre qui garde intact la liberté individuelle et l'intérêt de l'État. Si les lois sont trop rares, la liberté des individus risque de faire s'entrechoquer leurs intérêts et de faire apparaître des conflits. La dissension apparaît, et le corps social est menacé d'émiettement, ce qui nuit aux intérêts de l'État, mais également à la liberté de l'individu qui est menacée par celle de ses semblables. [...]
[...] Thomas Hobbes montre qu'ainsi, des lois en excès peuvent interdire ce que la raison est susceptible de permettre. Or, comme leur nombre élevé interdit qu'un citoyen pourtant honnête se souvienne de la totalité d'entre elles, ce même citoyen est susceptible d'agir en contravention avec des lois qu'il ignore, et dont il n'aurait pas deviné l'existence avec l'usage de sa raison . C'est ainsi que la liberté naturelle des individus, que Hobbes nomme « innocente liberté » - c'est-à-dire une liberté sans malveillance, une liberté d'emblée portée à satisfaire l'intérêt individuel sans nuire à autrui - se trouve entravée, et qu'un citoyen dépourvu de toute mauvaise intention tombe sous le coup de la loi. [...]
[...] Si, à l'inverse, les lois sont trop nombreuses, elles risquent de règlementer des domaines où la raison naturelle n'interdit rien a priori. Comme elles sont trop nombreuses, l'individu ne peut toutes les connaître et s'en souvenir, et risque d'aller naturellement à l'encontre de certaines d'entre elles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture