La religion est une caractéristique typiquement humaine. En outre, c'est un phénomène très ancien, quasi universel, et extrêmement diversifié et complexe. Toutefois, et dans l'inextricable enchevêtrement des religions, on peut, à l'instar de Durkheim, cerner certains traits communs à toutes les religions. L'un d'entre eux est qu'elles relèvent toutes d'un sentiment, d'une très forte croyance : la foi, qui est l'essence de toute religion. Mais cette foi, comment s'acquiert-elle ? « C'est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi. Dieu sensible au cœur, non à la raison. » Cette citation de Pascal, tout en apportant une réponse partielle à la question, en précise encore plus les enjeux et les problèmes.
Dieu et foi relèvent-ils de l'affectif, du sentiment, ou de la raison ? Peut-on appréhender ce qui relève de l'irrationnel par la raison ?
Dans un premier temps, nous allons développer et soutenir la thèse de Pascal. Ensuite, nous allons tenter de savoir si la foi peut-être, dans une certaine mesure, appréhendée par la raison.
[...] Dès la naissance, on est affilié à la religion du père ou de la mère, selon les cas. Toutefois, et comme nous l'avons souligné, la croyance n'est pas la foi. On peut donc demeurer croyant une longue période, sans pour autant avoir la vraie foi. Dans certains cas, la foi s'acquiert par les forces propres de l'individu. Et il n'est pas étonnant que cette force soit la raison. Si j'ai des songes objectifs clairs qui viennent soutenir les croyances que j'ai, en tant qu'être raisonnable, je ne peux être que plus convaincu. [...]
[...] Cependant, ce paradoxe n'est valable que dans la mesure où il y a tension entre raison et foi Il convient ainsi de ne pas restreindre la foi à son caractère subjectif, qui reste tout de même le côté prépondérant de celle-ci. Toutefois, et dans un certain sens, on peut dire que la raison a un rôle à jouer dans la foi. Au lieu de vouloir opposer foi et raison ne vaudrait-il pas mieux chercher à les concilier ? Chacun sa place : la raison a des limites, certes, mais c'est à elle de s'en saisir et d'essayer de les dépasser. La religion n'a pas à juger la raison, car c'est la porte ouverte aux excès, au fanatisme. [...]
[...] La Foi c'est Dieu sensible au cœur, non à la raison Cette définition pascalienne de la foi illustre bien sa position vis-à-vis du sujet. La foi, Dieu, ne sont pas accessibles à la raison mais au cœur. Cela paraît évident dès le moment où l'on considère que la foi relève de l'aspect, du sentiment, et témoigne d'une vérité transcendantale, qui ne peut appréhendée par la raison. Car celle-ci, comme le montre Kant, est structurée de telle sorte qu'elle ne puisse sentir que les phénomènes. [...]
[...] En somme, on peut dire que Dieu et la foi sont inaccessibles à la raison, car celle-ci relève principalement du sentiment, de la subjectivité. Toutefois, la raison peut parfois jouer un rôle dans la foi et faciliter l'appréhension de l'existence de Dieu. Dans une autre optique, la foi paraît d'autant plus subjective et irrationnelle que l'irréligiosité se développe avec le développement de la rationalité, surtout dans les sociétés occidentales. Doit-on pour autant craindre une disparition de la religion ? Ou peut-être peut-on voir dans l'athée un croyant qui s'ignore comme l'affirme l'historien des religions Mircea Eliade ? [...]
[...] C'est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi. Dieu sensible au cœur, non à la raison.» Blaise Pascal La religion est une caractéristique typiquement humaine. En outre, c'est un phénomène très ancien, quasi universel, et extrêmement diversifié et complexe. Toutefois, et dans l'inextricable enchevêtrement des religions, on peut, à l'instar de Durkheim, cerner certains traits communs à toutes les religions. L'un d'entre eux est qu'elles relèvent toutes d'un sentiment, d'une très forte croyance : la foi, qui est l'essence de toute religion. [...]
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