Commentaire de texte philosophique : G. Berkeley, Principes de la connaissance humaine (1710), § 3, trad. M. Phillips, in Oeuvres, tome I, PUF, p. 320. Ce commentaire de grande qualité et particulièrement approfondi permettra aux étudiants mais également aux lycéens d'avoir un outil précieux lors de leur devoir maison. De plus cette explication de texte pourra également servir de fiche de révision d'une part pour la méthodologie du commentaire car tout est très clairement expliqué ; et d'autre part pour les connaissances qu'il est nécessaire d'avoir sur la conscience, l'inconscient, le sujet mais aussi sur la raison et le sensible, l'expérience, la vérité, la science etc...
[...] L'esse[1] de ces choses là, c'est leur percipi[2]; et il n'est pas possible qu'elles aient un existence quelconque en dehors des esprits ou des choses pensantes qui les perçoivent. G. Berkeley, Principes de la connaissance humaine (1710), trad. M. Phillips, in Œuvres, tome PUF, p Commentaire de l'extrait : Dans son oeuvre intitulée Traité sur les principes de la connaissance humaine (1710), le philosophe, théologien et évêque irlandais cherche à nous inculquer la doctrine immatérialiste. Plus précisément, dans ce texte issu du paragraphe trois, G. Berkeley insiste sur l'existence des objets que nous percevons par nos sens qui ne peut être démontrée selon lui que par leur perception. [...]
[...] En effet, puisque c'est l'esprit qui créé l'illusion de la matière, puisque c'est l'esprit qui donne à notre pensée l'idée de la matière, puisque les sensations que nous éprouvons devant les choses ne proviennent pas des choses elles-mêmes, mais seulement de notre propre pensée, la source de la réalité du monde et des choses est notre pensée et, par conséquent, tout ce qui nous entoure n'existe pas en dehors de notre esprit et ne peut par conséquent être que le reflet de notre pensée. G. Berkeley ne doute pas du témoignage des sens. Il faut accepter le donné tel qu'il est. En effet, l'apparence est la vraie réalité. [...]
[...] Car, plus nous connaissons de connexions entre les idées, plus nous sommes en mesure de connaître la nature des choses. Nous ne sommes pas loin ici de la définition qu'Auguste Comte donnera plus tard au positivisme. Pour Berkeley, les choses existent ; il ne nie pas leur nature et leur existence, mais il affirme qu'elles n'existent que sous la forme des sensations qui nous les font connaître et conclut que nos sensations et les objets (exemple de table à la ligne quatre et six) ne sont qu'une seule et même chose. [...]
[...] La formule être, c'est être perçu fonde donc l'idéalisme ou plutôt l'immatérialisme berkeleyen. Par conséquent, selon Berkeley : la seule réalité des choses est d'être perçue (ligne douze). De plus, les objets que nous percevons ne sont en réalité que des idées, qui n'existent que dans notre esprit, et il n'y a pas de substance matérielle universelle. En outre, seuls les êtres pensants, ou intelligences, autrement dit les hommes, ont une existence absolue hors de la perception que l'on peut avoir d'eux. [...]
[...] Pour Berkeley, en somme, la matière est aussi une idée mais l'idée de quelque chose qui existerait sans être perçu, en d'autres termes, le résultat d'une abstraction poussée à l'extrême. Or, Berkeley pense l'abstraction comme une opération ne pouvant légitimement être faite qu'à partir de ce qui est perçu séparément, comme par exemple, lorsque je conçois le parfum d'une rose sans penser à la rose elle-même. Jamais l'abstraction ne peut me faire concevoir comme existant ce qui ne serait pas perçu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture