Sciences humaines et arts, L'Avenir d'une illusion, Sigmund Freud, illusion de la religion, clinique psychanalytique, névrose, rêve, ambivalence émotionnelle
Dans son interprétation des faits religieux, Freud utilise deux modèles herméneutiques issus de la clinique psychanalytique : la névrose et le rêve. En tant que névrose, la religion est conçue comme la névrose universelle de l'humanité et le remords lié au meurtre du père primitif, ou de sa religion, est une tentative de résoudre le problème de la culpabilité découlant de l'ambivalence émotionnelle envers son père.
[...] En même temps que leur prétention à une origine sacrée tomberait, la rigidité et l'immuabilité de ces lois et dispositions cesseraient également. Les hommes seraient à même de comprendre que celles-ci ont été créées beaucoup moins pour les dominer que dans leur propre intérêt, ils auraient une attitude plus amicale à leur égard et, au lieu d'aspirer à les abolir, ils chercheraient seulement à les améliorer. Ce serait un progrès important sur le chemin qui conduit les hommes à se réconcilier avec la pression exercée sur eux par la civilisation. [...]
[...] Mais, au-delà des consolations qu'elle apporte, la fonction sociale fondamentale de la religion consiste à justifier la coercition et la retenue instinctive par son origine divine, et à assurer ainsi la soumission à un ordre social. Or, les croyances religieuses correspondent à ce que Freud appelle l'illusion, à une idée dérivée d'un désir et destinée à le satisfaire de manière fantasmatique. Les idées religieuses visent à restaurer le narcissisme infantile. La religion est considérée dans cette perspective comme une psychose de groupe, par laquelle l'homme se soustrait à une réalité qui proclame sa culpabilité anxieuse. [...]
[...] Le règne d'une providence divine apaise l'angoisse face aux dangers de la vie, l'institution d'un ordre éthique de l'univers assure l'accomplissement de la justice inaccomplie au sein de la culture humaine. On peut donc penser que la place de Dieu est la place du père et ce père sera le garant de l'ordre, il dira ainsi que l'attitude religieuse n'est rien d'autre que l'illusion d'un père qui peut opérer face à ce que je ne peux pas gérer, face à mon impuissance, il est celui qui garantit que rien ne m'arrivera. Les représentations religieuses sont des illusions, et la caractéristique d'une illusion est qu'elle dérive toujours des désirs humains. [...]
[...] Freud considérait la religion comme une névrose qui se rapprochait parfois dangereusement de la folie. Pour le médecin viennois, la religiosité était une menace pour la liberté et la vérité, en définitive pour le bonheur des êtres humains. [...]
[...] L'Avenir d'une illusion, chapitre IV - Sigmund Freud (1927) - Dans quelle mesure la religion constitue-t-elle pour Freud une illusion ? Dans son interprétation des faits religieux, Freud utilise deux modèles herméneutiques issus de la clinique psychanalytique : la névrose et le rêve. En tant que névrose, la religion est conçue comme la névrose universelle de l'humanité et le remords lié au meurtre du père primitif, ou de sa religion, est une tentative de résoudre le problème de la culpabilité découlant de l'ambivalence émotionnelle envers son père. [...]
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