Aristote est l'élève le plus brillant de Platon. Il a étudié vingt ans à l'Académie et à la mort de Platon il quitte Athènes pour onze ans pendant lesquels il va ouvrir le grand livre du monde.
Mais revenons sur quelques points de sa biographie. Le père d'Aristote était médecin à la cour de Macédoine. Aristote a jugé bon d'aller faire un peu de tourisme au moment où la Macédoine était l'ennemi numéro un de la Grèce. Mais il gardera le lien qui le rattache à la Macédoine puisque, notamment, il sera précepteur pendant deux années du fils de Philippe II de Macédoine, ni plus ni moins qu'Alexandre le Grand. Mais cela dit il a quand même passé vingt années à l'Académie, où il était surnommé le Liseur, à une époque où l'on lisait peu, ou en tout cas la lecture passait par une vocalisation. Mais Aristote était probablement un de ceux qui lisait à voix basse, c'est-à-dire un érudit, un chercheur (...)
[...] Qui sont-ceux qui ose prétendre publier ça sous mon nom ? Et il ferait alors un véritable scandale, il menacerait de saccager la librairie si on continuait à vendre ça. Tout les livres que nous lisons sous le nom d'Aristote n'ont jamais été publiés par Aristote. Il a publié ses manuscrits ainsi que des œuvres qui étaient lues plusieurs siècles après sa mort mais qui ont toutes disparues ensuite, pas une seule n'est parvenue jusqu'à nous. Mais alors qu'est-ce que nous lisons ? [...]
[...] Aujourd'hui les classifications se font sur des bases biologiques différentes dans la mesure où ce n'est plus la morphologie mais le code génétique qui nous sert à établir les familles. Mais il n'empêche que le principe même d'une classification des espèces est toujours le même depuis Aristote jusqu'à nos jours. Et il faudra attendre le XVIIIème siècle et les travaux de Buffon pour que la classification des espèces d'Aristote soit invalidé. Aristote comprenait que les espèces étaient reliées par genre et que les genres eux-mêmes appartenaient à des familles avec des éléments communs. [...]
[...] La question du groupage des textes d'Aristote. Comment se fait le groupage des textes ? On retrouve parfois quasiment le même texte en deux versions, alors est-ce que ce sont deux étudiants différents qui chacun ont donné leur version ou est-ce que c'est le cours de l'année suivante avec un ou deux petits changements ? On ne sait pas. Donc, de quoi s'agit-il puisque cela n'a pas été publié, sachant que ces textes sont retrouvés environ deux siècles et demi après la mort d'Aristote ? [...]
[...] Et puis, un beau jour, à la première moitié du premier siècle avant notre ère, ces textes sont retrouvés par un certain Andronicos de Rhodes et sont ramenés à Rome à l'époque de Sylla, aux environ de 60 av. J.-C. On a alors une première édition par Andronicos de Rhodes qui n'est pas la nôtre, s'ensuit d'autres éditions. Le problème vient du fait que les textes que l'on prétend d'Aristote sont très mal écrits en général, alors que nous savons qu'Aristote écrivait bien. Nous avons affaire à un travail négligé, pas toujours cohérent, souvent incompréhensible. Manifestement ce n'est pas quelque chose qui a été écrit pour être publié. Mais alors qu'est-ce que c'est ? Des notes ? Oui. [...]
[...] Mais cette question du finalisme ne doit pas cacher la réelle scientificité du projet biologique d'Aristote. On a donc là quelque chose sur quoi Platon n'avait pas travaillé et on se doute que cela représente quelque chose de très important, une somme de travail considérable. Sa connaissance encyclopédique du règne animal a dû lui occuper une très grande part de ses activités. Chapitre 2. Aristote/Platon. Mais revenons à la position d'Aristote par rapport à Platon. Il y a entre ces deux personnes une rupture centrale, radicale. [...]
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