Problème posé: Quelle est la nature de la fin suprême de notre activité, tout particulièrement notre activité politique ?
Thèse: Toutes nos actions tendent vers le souverain bien, qui s'identifie avec le bonheur, c'est-à-dire l'activité de l'âme conforme à une vertu accomplie. Le bonheur est une fin en-soi, durable, complet, indépendant des circonstances extérieures ; il n'est pas exempt de plaisir.
Méthode: méthode inductive : recherche des prémices à partir de l'observation des phénomènes
[...] On peut alors procéder à une typologie des actions justes et injustes en fonction de ce critère : - l'acte accompagné d'ignorance est involontaire et pardonnable, car le principe d'ignorance est hors de nous (méprise) - l'acte prévu, causant un dommage sans intention de nuire, est une faute, car le principe d'ignorance est en nous : il est donc pardonnable - le dommage causé sans réflexion préalable, sous l'effet d'une passion, est une injustice (mais l'agent n'est pas lui-même injuste), ne mérite pas le pardon - le dommage causé de façon délibérée est le fait d'un agent pervers et injuste Il en va de même pour le juste : l'acte juste ne signale pas nécessairement l'agent juste ; n'est vraiment juste que celui qui l'est délibérément. C. Mise à l'épreuve de la définition : la distinction entre justice et acte juste (Chap. IX) Peut-on de plein gré subir l'injustice ? Il faut distinguer le fait d'être victime d'injustices du fait de subir des actes injustes : on ne subit pas une injustice si elle ne profite à personne. Donc l'intempérant, s'il subit volontairement un dommage, ne peut être volontairement injuste : nul n'est méchant volontairement . [...]
[...] Donc le bien suprême, qui constitue une fin parfaite, et même la fin la plus parfaite de toutes, est recherché pour lui-même : c'est la caractéristique du bonheur. On en déduit alors la définition du bonheur : - il est possédé pour lui-même - il se suffit à lui-même, il est à la fois un moyen et une fin - il rend la vie complète et souhaitable - il est complet et ne peut rien se voir préférer "Donc, de l'aveu général, le bonheur est complet, se suffit à lui-même puisqu'il est la fin de notre activité" (chapitre VII p 32) Pour préciser cette définition, on recherche ce qu'est le bien propre à l'homme : - la nutrition et la croissance affectent également les plantes et les animaux, elles ne caractérisent donc pas spécifiquement l'homme - la vie des sensations est commune à l'homme et à l'animal - la vie de l'âme est propre à l'homme, et tout particulièrement quand elle est soumise à la raison Donc le bien propre de l'homme est l'activité de l'âme en accord avec la vertu suprême, toute une vie durant : "Le bien propre à l'homme est l'activité de l'âme en conformité avec la vertu ; et, si les vertus sont nombreuses, selon celle qui est la meilleure et la plus accomplie. [...]
[...] Le rapport de l'acte juste à la justice, de l'injustice à l'injuste (Chap VI-IX) A. Le rapport à la loi : justice générale et justice légale (Chap VI-VII) Dans l'ordre social, la justice n'existe que par rapport à la loi : la justice est la qualité de discerner le juste de l'injuste. Dans ce cas, il faut confier le pouvoir non à un homme en tant que tel, qui deviendra nécessairement tyran, mais à un magistrat, gardien de l'égalité, qui obtiendra une récompense dont il devra se contenter. [...]
[...] De plus, les gens vertueux éprouvent du plaisir à accomplir des actes vertueux; ainsi, le bonheur présuppose le plaisir non pas comme accessoire, mais comme contenu en lui-même : " aussi faut-il convenir que les actions conformes à la vertu sont agréables par elles-mêmes[ . ]Le bonheur est donc le bien le plus précieux, le plus beau et le plus agréable." (chapitre VIII p 36) Enfin,le bonheur inclut également la richesse, comme moyen indispensable d'accomplir de bonnes et vertueuses actions, sans lequel le bonheur se trouve altéré : "Voilà la raison pour laquelle quelques-uns mettent au même rang que le bonheur la prospérité, comme d'autres la vertu." (chapitre VIII p 37) III. [...]
[...] IX Ce cas montre la complexité de la justice, à l'encontre de l'opinion courante : elle ne s'exerce que sur les choses et elle est matière aux excès et aux défauts : D'aucuns peuvent ne pas tomber dans l'excès, comme c'est vraisemblablement le cas pour les dieux. D'autres, ceux qui sont incurablement mauvais, n'y peuvent trouver la moindre utilité ; tout leur est nuisible. D'autres enfin y trouvent une utilité relative et tel est bien le trait qui convient à l'homme. (Chap. IX D. [...]
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