Emmanuel Kant est un philosophe des Lumières allemand du XVIIIe siècle. En 1798, il écrit l'Anthropologie du point de vue pragmatique d'où est tiré le texte que nous allons analyser. Cet extrait a pour thème principal la conscience de soi et a pour intérêt de nous montrer l'importance du « Je » dans la conscience de soi et de la mettre en relation avec les autres facultés, particulièrement la pensée et le langage.
Kant nous amène ainsi à nous poser certaines questions : le langage est-il indispensable pour avoir conscience de soi ? A-t-on nécessairement besoin de dire « je » pour se représenter ? La conscience de soi, qui élève l'homme est-elle un élément acquis dès la naissance ?
Tout d'abord, dans cet extrait, Kant nous interpelle par une expression qui suscite en nous beaucoup d'interrogations : « Posséder le Je dans sa représentation ». Qu'est-ce exactement ? L'idée du Je est une idée abstraite, non perçue par l'un des cinq sens, et qui nous désigne : quand nous disons Je, nous parlons de nous et nous avons conscience de notre image, nous sommes le Je dont il est question.
[...] Donc jusqu'ici nous avons vu que se représenter soi-même posséder le Je dans sa représentation nous élève au-dessus des autres espèces et ceci grâce au pronom Je qui nous munit d'une conscience de soi. Mais nous verrons dans le paragraphe suivant que cette conscience de soi, avant de résider dans la représentation de soi, repose d'abord sur la pensée et le langage. Dans cette partie du texte, Kant veut nous montrer que la conscience de soi réside dans la pensée puisqu'elle est la faculté de se représenter. [...]
[...] Peut- on affirmer que l'enfant n'a pas conscience de lui-même ? Comment nuancer cette réflexion ? Car Kant n'abaisse pas non plus l'enfant au niveau de l'animal puisque la différence essentielle est que l'enfant se pense tout de même, il sait qu'il existe Charles veut marcher mais il ne se distingue pas encore, il se confond avec le monde extérieur. Et un jour, d'après Kant, une lumière vient de se lever quand il commence à dire Je c'est-à-dire qu'il prend enfin totalement conscience de lui-même puisqu'il parle correctement et se pense, ce qui l'élève entièrement au niveau de l'homme par ce progrès dans la maitrise du langage. [...]
[...] "Anthropologie du point de vue pragmatique", Emmanuel Kant (1798) - I "Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre . " "Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, ie, un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas dire Je, car il a dans sa pensée; ainsi toutes les langues, lorsqu'elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je, même si elles ne l'expriment pas en un mot particulier. [...]
[...] Tout d'abord, dans cet extrait, Kant nous interpelle par une expression qui suscite en nous beaucoup d'interrogations : Posséder le Je dans sa représentation Qu'est-ce exactement ? L'idée du Je est une idée abstraite, non perçue par l'un des cinq sens, et qui nous désigne : quand nous disons Je, nous parlons de nous et nous avons conscience de notre image, nous sommes le Je dont il est question. Cette expression repose donc sur plusieurs termes : la conscience, la raison et la pensée car la pensée est la faculté de se représenter et étant un être doté de raison, elle nous fait prendre conscience de la représentation de notre Je. [...]
[...] Il ressent certains désirs comme par exemple la faim Charles veut manger mais se désigne comme une chose extérieure, non pas par un Je, ce qui ne fait pas de lui un objet mais ce qui ne l'élève pas non plus au niveau de l'homme : il existe donc bien une progression dans la conscience de soi. Kant, tout au long de cet extrait, a mis en lumière l'importance du langage comme faculté qui permet de stabiliser et d'organiser nos représentations. Il répond ainsi à un bon nombre de nos questions, et nous a permis de remettre en question notre opinion sur la conscience de soi, notamment sur le fait que ce soit le langage qui engendre la pensée qui engendre la conscience de soi mais également que l'homme est incontestablement au-dessus de toutes espèces. [...]
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