Explication du texte de Kant sur la conscience, Anthropologie du point de vue pragmatique. Il se consacre au "JE".
[...] Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières. Or, l'intérêt de ce texte du moins dans sa première partie est de montrer grâce à l'étude de l'homme, à partir d'expérience concrète et empirique, de montrer que la capacité de l'homme à parler de lui à la première personne du singulier intervient à un moment irréversible de son évolution. Pour marquer cette sortie définitive de la minorité, et de démarquer l'homme de l'objectivité des choses de la nature, Kant substantive le pronom Je pour en faire un concept contenant en puissance toute la raison humaine. [...]
[...] C'est ce qui dans sa troisième et dernière grande idée de Kant marque la fin de l'extrait. Kant affirme que ainsi toutes les langues, lorsqu'elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je En effet l'opinion selon laquelle les mots expriment des idées ou des sentiments semble faire du langage un outil permettant de traduire une réalité déjà présente. Que les langues aient ou non dans leurs catégories grammaticales le pronom personnel je, elles ne peuvent se dispenser de penser le Je. [...]
[...] Le passage du sentiment de soi à la conscience de soi constitue dans le temps un passage décisif. Il annonce un autre passage qu'il est convenu d'appeler l'âge de raison. Si l'enfant n'a pas encore l'âge de raison, il entre dans un ordre que lui-même, institue et rompt avec la nature. Pour l'enfant, une lumière se lève quand il dit je : il se pense et pense le monde, ce qui n'a rien à voir avec sentiment confu de l'animal. [...]
[...] Il semble essentiel pour ces rares exception d'en définir certaines règles et non d'en définir à chaque cas particulier sous une éventuelle influence de l'émotion causée par certains actes. En conclusion le fait de dire Je »offre à l'homme un accès privilégié à l'unité de sa conscience qui fonde l'unité de la personne humaine irréductible au monde des choses. Dire je est un moment irréversible de l'évolution de l'homme puisqu' il devient capable de se reconnaître et donc de s'identifier à soi-même. Cette faculté de dire Je est interprétée par Kant comme le fait de devenir une personne humaine c'est-à-dire un sujet libre d'agir conformément à la raison. [...]
[...] En résumé, ici Kant développe ici une conception très classique de la conscience, comme pouvoir d'unification de notre expérience. Spécifiquement humain comme nous le verrons par la suite de notre analyse, ce pouvoir garantit non seulement l'unité mais la permanence de la personne elle-même, et se reconnaît à la capacité de dire je C'est pourquoi que quand Kant affirme que ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les êtres vivants Il montre que posséder le Je est la représentation d'un pouvoir. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture