Comment m'assurer qu'autrui est bien un être pensant et non "des chapeaux et des manteaux qui pourraient couvrir des machines artificielles qui ne se remueraient que par ressorts" ? Ici Descartes fait référence à la théorie des animaux machines. En effet, selon la thèse spontanée, les animaux désirent et pensent. Et le drame, c'est que lorsque nous essayons de les convaincre du contraire, ils nous rient au nez. Pour vaincre ce préjugé, Descartes a donc recours à une hypothèse quasiment scientifique. Il imagine qu'un homme qui n'ait jamais vu d'animaux en aurait fabriqués. Ce seraient de purs automates, de véritables imitations de chats et de chiens naturels. Il aurait été jusqu'à leur donné le cri, les pleurs et la marche. Cependant, quel jugement porterait cet homme lorsqu'il en verrait de vrais ? Verrait-il la différence entre les fabriqués et les naturels ? Aucune différence de nature.
[...] Il s'articule en 2 points : les monèmes, qui sont les éléments minimales d'un mot et porteurs d'un sens les phonèmes, qui sont des unités minimales dépourvues de significations, mais qui permettent de distinguer chaque unité signifiante des autres Il y a environ 1 millier de monèmes dans la langue française et quelques dizaines de phonèmes. Cependant, les possibilités sont infinies. Il n'y a de langage que s'il y a cette double articulation. Parler n'est donc pas répéter des formules, mais créer un énoncé qui porte un sens singulier, original. [...]
[...] Le type de matérialité du signe importe peu, il peut prendre la forme d'un son, d'un geste ou d'un dessin par exemple. Cependant, se pose ici un autre problème : s'agit-il seulement d'énoncer des paroles pour parler véritablement ? Descartes s'interroge donc sur l'essence de la parole. Pour qu'elle soit véritable, il faut qu'elle réponde à 2 critères : les signes ou les paroles soient à propos De plus, ils doivent être dépourvus de désirs ou passions La parole à propos à un rapport avec le discours énoncé. [...]
[...] 'Mon âme n'est pas logée comme un pilote en son navire, elle forme pour ainsi dire comme un seul tout avec lui'. Or, il paraît évident que certaines bêtes ne peuvent être composées plus qu'une simple matière étendue. Comment penser qu'une huître qui ne fait que s'ouvrir et se fermer pourrait avoir la pensée ? [...]
[...] Ainsi, l'homme est le seul être à parler puisque c'est le seul à penser et à communiquer ses pensées aux autres. Penser ici n'est pas seulement l'activité d'un retour sur soi-même. Cela comprend aussi douter, vouloir, sentir, porter des jugements . C'est une sorte de cogito linguistique : je parle donc je suis. Au contraire du discours scientifique, selon Descartes, les animaux ne parlent pas non pas parce qu'ils n'ont pas de cordes vocales, mais parce que précisément ils ne peuvent pas penser. Les animaux sont déterminés par leurs instincts et ne peuvent se perfectionner. [...]
[...] Ces deux concepts étant tous les deux naturels, il en déduit qu'on peut donc les assimiler. Cependant, Descartes nous explique ici qu'on ne peut identifier la communication de l'animal au langage de l'humain car les bêtes ne font qu'exprimer leurs passions, leur désirs. Dans Vie et mœurs des abeilles, Karl Von Frish montre que les abeilles disposent d'un système qui leur permet d'indiquer aux autres abeilles où se situe un gisement de pollen. En fonction de la distance, elles effectuent une danse, un cercle ou un huit plus précisément qui leur permet d'informer les autres. [...]
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