L'âme c'est ce qui refuse le corps. Par exemple, ce qui refuse de fuir quand le corps tremble, ce qui refuse de frapper quand le corps s'irrite, ce qui refuse de boire quand le corps à soif, ce qui refuse de prendre quand le corps désire, ce qui refuse d'abandonner quand le corps a horreur. Ces refus sont des faits de l'homme (...)
[...] Analyse d'un texte d'Alain Alain, Définitions L'âme c'est ce qui refuse le corps. Par exemple, ce qui refuse de fuir quand le corps tremble, ce qui refuse de frapper quand le corps s'irrite, ce qui refuse de boire quand le corps à soif, ce qui refuse de prendre quand le corps désire, ce qui refuse d'abandonner quand le corps a horreur. Ces refus sont des faits de l'homme. Le total refus est la sainteté ; l'examen avant de suivre est la sagesse ; et cette force de refus, c'est l'âme. [...]
[...] - les besoins comme la soif, l'âme étant alors ce qui refuse de boire quand le corps a soif - les désirs, l'âme étant capable de refuser quand le corps désire - la répulsion, l'âme refusant d'abandonner quand le corps a horreur Cette action mystérieuse de l'âme sur le corps correspond à l'effort dont seul l'homme est capable lorsqu'il veut affirmer la primauté des valeurs morales (le bien, le juste, l'amour Seule l'âme peut reconnaître que ces valeurs sont supérieures au bien-être et à la survie du corps. C'est par le refus des tendances immédiates du corps que l'homme affirme son humanité. C'est d'ailleurs ce qu'affirme ensuite Alain dans la suite du texte. moment (de Ces refus sont des faits de l'homme . à ne sait pas ce qu'il fait ni ce qu'il dit) - Alain affirme le caractère spécifiquement humain de cette capacité de refus et précise les différentes formes qu'il peut prendre : - la sainteté, qui est refus total du corps. [...]
[...] - la sagesse, qui est refus modéré, raisonné. Le sage est celui qui ne donne au corps que ce dont il a besoin, ce qui est nécessaire à la vie de l'âme. Il s'agit de ne pas se laisser dominer par le corps, mais de toujours réfléchir afin de déterminer si ce que demande le corps est juste. Remarque - On pourrait d'ailleurs ici s'interroger sur ce qui différencie le saint du sage, le saint ne serait-il pas sage ? [...]
[...] Ainsi, l'âme se constitue comme volonté consciente d'elle- même qui s'oppose au corps lorsque celui-ci nous conduit sur la voie de la déraison. La conscience est donc ce par quoi je sais que j'existe dans le monde parmi d'autres consciences. En tant que telle, elle a une dimension morale. En effet, la conscience fait que j'entretiens une distance avec moi-même et avec mes actes. Cette distance me donne le pouvoir de choisir d'agir ainsi ou autrement. Bref, je suis maître de mes actes et, par là même responsable : je dois en répondre, devant moi-même comme devant les autres. [...]
[...] Quant à la folie, elle est absence de refus. La folie est déraison : l'âme raisonnable ne commande plus, mais est soumise aux passions, aux exigences du corps. Le fou n'a plus de conscience, car sous l'emprise de la peur, de la colère ou de tout autre passion, il ne sait plus ce qu'il fait ni pourquoi il le fait. Il ne s'appartient plus, est étranger à lui-même - sens littéral du mot aliéné. Qui est totalement soumis au corps est aliéné. [...]
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