Aliénation et accélération est un texte de 2010 d'Hartmut Rosa, un sociologue et philosophe allemand. Il pose, dans ses oeuvres, les questions posées par la modernité et les transformations qu'elle induit. Ce sont des questions volontiers traitées dans la philosophie contemporaine, comme en témoigne l'oeuvre d'Hannah Arendt, par exemple, telle la Condition de l'homme moderne. L'extrait que nous allons étudier porte sur les effets de l'accélération technique, c'est-à-dire une accélération intentionnelle, voulue par l'homme. Il s'intéresse plus précisément aux enjeux de celle-ci en termes de temporalité et de spatialité, et pose le problème du changement de notre rapport au temps à l'espace. Sa thèse est la suivante : l'effet de l'accélération technique, ou du moins l'un de ses effets, est la compression de l'espace par le temps.
[...] Il commence par postuler une priorité de l'espace sur le temps dans la perception humaine. Selon lui, la gravité et nos sens nous donneraient une conscience innée de l'espace, et ce dès l'enfance. Nous nous situons mieux dans l'espace, de façon plus immédiate et sensible, que dans le temps. Or, ce rapport immédiat a changé : au XXIe siècle, l'espace existe moins, quand le temps devient un principe organisateur de nos sociétés. L'accélération technique, qui touche les transports et la communication, contracte les distances, les rend moins palpables. [...]
[...] C'est pour cela qu'il écrit que « les activités ne sont plus localisées » : elles ne le sont plus, ou en tous cas, la localisation n'est plus un facteur déterminant. Il évoque même le concept de non lieux à la fin de son paragraphe : « des endroits sans histoire, sans identité ou sans relation ». Ce sont des lieux génériques, qui n'investissent plus dans des particularismes, qui se veulent internationaux, dénués de spécificités. Prenons l'exemple des hôtels Formule 1 : tous sont construits identiquement, et n'ont aucune spécificité. Ils n'ont pas vocation à se distinguer, sans identité propre. [...]
[...] Enfin, il donne des exemples concrets de cette réduction de l'espace, en se servant de ceux des moyens de transport, comme l'avion. Ainsi, sa première phrase place d'emblée le sujet : les effets de l'accélération technique sur la réalité sociale, selon lui indiscutables. Nous pourrions définir cette accélération technique comme le développement, à notre époque moderne, d'infrastructures, de moyens de transports, d'industries, qui permettent d'accomplir des actions, des productions, de façon plus rapide qu'auparavant. La seconde phrase lui sert à préciser ces effets : c'est le régime spatio-temporel qui a été impacté. [...]
[...] A la ligne 10, l'auteur exemplifie son propos : il montre que l'espace s'est rétréci en prenant l'exemple de la distance entre Londres et New York. Si la distance kilométrique reste inchangée depuis l'époque pré industrielle, la distance temps a été bien amoindrie par notre ère de l'aviation. Londres n'est plus à des centaines de kilomètres de New York, mais bien à huit heures, ce qui est relativement faible et permet des voyages bien plus fréquents. Lorsque nous réservons un trajet de train, il est rare que nous en regardions la longueur, mais nous étudions la lenteur de celui-ci, pour en évaluer la rentabilité. [...]
[...] Aliénation et accélération - Hartmut Rosa (2010) - La compression de l'espace par le temps Aliénation et accélération est un texte de 2010 d'Hartmut Rosa, un sociologue et philosophe allemand. Il pense, dans ses œuvres, les questions posées par la modernité et les transformations qu'elle induit. Ce sont des questions volontiers traitées dans la philosophie contemporaine, comme en témoigne l'œuvre d'Hannah Arendt, par exemple, tel la Condition de l'homme moderne. L'extrait que nous allons étudier porte sur les effets de l'accélération technique, c'est-à-dire une accélération intentionnelle, voulue par l'homme. [...]
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