Alain, philosophe français contemporain, s'est intéressé dans ses
[...] L'homme n'est donc, pour Freud, pas aussi conscient qu'il pourrait paraître. La blessure narcissique qu'inflige Freud à l'humanité en créant la psychanalyse implique la redéfinition même du terme de sujet. En d'autres termes, le sujet n'est plus un être libre et responsable mais devient l'effet de phénomènes qui lui échappent comme le processus inconscient de Freud. Pour ce dernier, les désirs refoulés qui deviennent désirs inconscients ont un sujet, ce qu'Alain appelle " l'autre Moi " c'est à dire autre conscience habitante (ou hôte) de la vraie conscience du sujet. [...]
[...] Mais alors qu'est ce que l'inconscient pour Alain ? C'est un "mécanisme" c'est à dire quelque chose d'automatique, quelque chose d'assimilé au fonctionnement d'une machine. Alain reprend donc la thèse de Descartes des animaux machines qui ne reproduisaient des comportements que mécaniquement et donc inconsciemment au sens ou il ne disposait pas de conscience. Alain oppose ici, très directement, la pensée qu'il a défini comme volontaire, donc consciente, avec le corps qui, contrôlé par ma pensée, agit en fonction de ma volonté. [...]
[...] Comment alors concevoir et accepter la conception freudienne de l'inconscient ? Parce que le sujet est le seul qui pense, le seul être conscient qui pense avec le il est d'un coup le seul responsable de ce qui lui arrive et de ce qu'il entreprend. En effet, il ne peut plus se donner d'excuses pour justifier ce qu'il a fait en mettant simplement ses erreurs sur le dos de son inconscient. C'est donc une forme de courage que d'accepter que notre psychisme est conscient mais c'est aussi ce qui garantit notre liberté. [...]
[...] Seulement il faut éviter ici plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses, une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées sinon par l'unique sujet, JE. Cette remarque est d'ordre moral. Il ne faut point se dire qu'en rêvant on se met à penser. Il faut savoir que la pensée est volontaire . [...]
[...] Cette minimisation de l'inconscient permet à l'homme de ne s'occuper que de ce qui est réellement important pour lui. Il est donc important pour Alain de bien comprendre que cet autre Moi n'existe pas car sinon nous nous considérerions comme habité par une autre conscience incontrôlable et sans jugement. Prendre l'inconscient au sens de Freud reviendrait à considérer que celui-ci pense, veut et nous connaît mieux que nous même. Nous ne serions donc pas les seuls responsables de nos actes et notre liberté en serait par là réduite. [...]
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