La langue à une dimension culturelle, elle est concrète, le langage est la structure abstraite du système des signes.
Ici, il est question de l'influence reçue du simple fait que nous vivons dans la langue comme le poisson vit dans l'eau. La langue est un milieu dans lequel la pensée vient se former (...)
[...] Le besoin de parler est antérieur à la formation bien claire de la pensée. Il est donc faux ici d'aller soutenir que le langage nous permettrait de traduire ce que nous avons dans l'esprit, puisque nous ne savons même pas ce que nous avons dans l'esprit! Cf. Merleau-Ponty, texte. L'analyse de l'inspiration oratoire serait à placer ici. Alain veut dire que la pensée semble prendre naissance dans un état très confus. Elle prend de l'assurance, devient clair dans l'expression et non pas avant l'expression. [...]
[...] Alain veut montrer que non. La langue nous apprend à penser, notre pensée est façonnée par l'usage de cet instrument qu'est la langue. Qui n'est pas porté sur l'action, manque d'entrain, manque d'enthousiasme intellectuel pour se livrer à une quelconque activité de pensée. Manque d'éveil intérieur, marque d'une conscience vigilante affaiblie. L'abruti n'est pas bien réveillé. Son esprit est encore engourdi. Il y a des esprits si abrutis que l'on se demande s'ils se réveilleront jamais Cela se remarque tout de suite dans un regard terne, sans éclat, un regard qui n'est pas éveillé. [...]
[...] Une signification, même si elle est confuse, si elle relève d'une illusion que l'on se donne, d'une manière de se tromper soi-même. Nous vivons avec du sens et pas seulement avec des mots. Nous avons besoin que toutes choses aient un sens, sans quoi l'absurde surgirait (absence de sens). On ne saurait vivre avec l'absurde. Que ce soit l'enfant ou bien l'homme, l'un et l'autre trouvent littéralement leurs pensées dans ce qu'ils expriment, comme s'ils ne les connaissaient pas encore vraiment auparavant. Le mouvement de l'expression est fondamental et premier, il est le dynamisme qui ne se traduit pas la parole. [...]
[...] Si étrange cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire et cet état sibyllin est originaire en chacun ; l'enfant parle naturellement avant de penser, et il est compris des autres bien avant qu'il se comprenne lui-même [26]. Penser c'est donc parler à soi (Alain) Et non langage. La langue à une dimension culturelle, elle est concrète, le langage est la structure abstraite du système des signes. Ici, il est question de l'influence reçue du simple fait que nous vivons dans la langue comme le poisson vit dans l'eau. La langue est un milieu dans lequel la pensée vient se former. [...]
[...] Qui manque de culture, d'instruction, d'éducation. Il s'agit essentiellement d'une pauvreté du savoir. Alain attribue à cette pauvreté l'état de somnolence intellectuelle des esprits les plus inertes. Il ne met pas directement l'accent sur la qualité de l'éveil, qui semble pourtant essentielle. A son avis donc, il suffirait de leur apporter un savoir plus riche pour qu'ils sortent de leur état d'abrutissement. L'éducation pourrait modifier cet état de chose : vision typique d'un idéalisme moral. L'inculture est donc explicitée en disant qu'elle est aussi la maîtrise d'un vocabulaire extrêmement limité. [...]
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