L'existence d'un domaine inconscient a été supposée par des moralistes aussi différents que les jansénistes ou Kant, mais c'est incontestablement à Freud que revient le mérite d'avoir placé la notion d'inconscient au coeur de la réflexion contemporaine, l'employant comme substantif et non plus seulement comme adjectif (...)
[...] On voit que toute l'erreur ici consiste à gonfler un terme technique, qui n'est qu'un genre de folie ( ).Au contraire, vertu, c'est se dépouiller de cette vie prétendue, c'est partir de zéro. " Rien ne m'engage " Rien ne me force " Je pense, donc je suis Cette démarche est un recommencement. Je veux ce que je pense et rien de plus. En somme, il n'y a pas d'inconvénient à employer couramment le terme d'inconscient ; c'est un abrégé du mécanisme. [...]
[...] Mais, si on le grossit, alors commence l'erreur; et, bien pis, c'est une faute. ALAIN L'existence d'un domaine inconscient a été supposée par des moralistes aussi différents que les jansénistes ou Kant, mais c'est incontestablement à Freud que revient le mérite d'avoir placé la notion d'inconscient au cœur de la réflexion contemporaine, l'employant comme substantif et non plus seulement comme adjectif. Dans La Science des rêves, Freud décrit ainsi l'inconscient comme le fond de toute vie psychique ( grand cercle qui enfermerait le conscient comme un cercle plus petit Développée par Freud et basée sur la notion d'inconscient, la psychanalyse représente l'une des théories les plus influentes de la pensée moderne, théorie qui, dès lors, ne manqua pas d'être discutée, controversée. [...]
[...] " On dissoudrait ces fantômes en se disant simplement que tout ce qui n'est point pensée est mécanisme, ou encore mieux, que ce qui n'est point pensée est corps, c'est-à-dire chose soumise à ma volonté ; chose dont je réponds ( ).L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps. On a peur de son inconscient ; là se trouve logée la faute capitale. Un autre Moi me conduit qui me connaît et que je connais mal. On s'amuse à faire le fou. [...]
[...] Il choisit ainsi d'attaquer le freudisme sur l'une de ses propres exigences, à savoir justement la rupture avec une pratique de clé des songes remplacée par une analyse spécifique des rêves selon les patients. La position d'Alain accuse finalement le freudisme d'exagération faite d'après des signes tout à fait ordinaires en s'appuyant particulièrement sur l'interprétation du rêve que Freud décrit comme voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient Pour Alain en effet, l'interprétation des rêves que les hommes ont toujours faite est compliquée par Freud qui se [plaît] à montrer que ce symbolisme facile nous trompe et que nos symboles sont tout ce qu'il y a d'indirect On retrouve le vocabulaire dépréciatif employé dès le début du texte : Freud se plaît à il trouve de l'agrément à complexifier nos symboles en les rendant tout ce qu'il y a d'indirect dit Alain, renforçant la dimension d'imposture qu'il semble vouloir donner à l'inconscient freudien. [...]
[...] Mais si cette grave erreur est dénoncée par Alain, le contresens n'est pas directement imputé à Freud ou au freudisme et la dénonciation semble même être une mise en garde à d'éventuelles confusions : manifestement cité dans le premier paragraphe, Freud n'est ici ni directement mis en cause, ni directement relaxé aussi les contresens que la notion d'inconscient peut entraîner sont-ils diversement imputables, autant au freudisme qu'à ses lecteurs. Après avoir directement cherché à réduire le freudisme et avoir fermement condamné, sur un plan moral, l'inconscient freudien comme autre Moi Alain se penche sur le problème d'un point de vue mécanique et corporel, et propose en quelque sorte son alternative à l'inconscient. [...]
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