On admire chez l'homme de métier son habileté technique, son savoir-faire spécialisé. Celui d'un paysan, selon Alain, réside dans son art, sa manière de faire appropriée ce qu'accomplissent ces gestes au moment opportun.
Il en va de même pour tout artisan, tout technicien : il sait ce qu'il fait et il le fait bien. En première analyse ; un savoir faire est une compétence technique qui permet la réalisation d'un objet ou d'un effet déterminé : pour le paysan, la meilleur récolte possible (...)
[...] La vérité de la connaissance technique serait liée, selon Alain à l'usage et au temps. (Technique qui dure.) Ce qui serait important, c'est de s'adapter, de trouver les moyens pour parvenir à une fin, l'efficacité. Cependant, on peut se demander quelle est la nature du savoir en question : que sait le paysan ? Est-il capable d'expliquer ce qu'il fait comme le ferait un agronome ou un chimiste ? Par savoir, on désigne le plus souvent une connaissance scientifique, théorique vérifié en laboratoire. [...]
[...] Alain élabore ici une définition de la technique. Il s'appuie sur une opposition entre "une genre de pensée" procédant de manière empirique et un autre identifié comme scientifique. La dernière phrase résume cette opposition. La pensée technique essaie avec ces mains (allusion au texte d'Aristote); c'est un savoir faire, alors que la science suppose une démarche réflective. Si une connaissance est une pensée qui s'instruit, alors il existe une connaissance technique (autrement dit un savoir faire empirique) ; elle procède par essais et tâtonnements Alain établie une différence entre connaissance technique et connaissance scientifique. [...]
[...] Commentaire composé semi-rédigé : Consacré à l'œuvre Humanités de Alain. Connaissance technique et empirisme Alain, Humanités : connaissance technique et empirisme Le texte du commentaire : «J'appelle technique ce genre de pensée qui s'exerce sur l'action même et s'instruit par de continuels essais et tâtonnement. Comme on voit qu'un homme même ignorant, à force d'user d'un mécanisme, de le toucher et pratiquer de toutes les manières et dans toutes les conditions, finit par le connaître d'une certain manière, et tout à fait autrement que celui qui s'est d'abord instruit par la science; et la grande différence entre ces deux hommes, c'est que le technicien ne distingue point l'essentiel de l'accidentel; tout est égal pour lui, et il n'y a que le succès qui compte. [...]
[...] Si on revient à l'exemple d'Alain, le scientifique se doit de cherche par la réflexion. Or le savoir empirique dû a l'expérience, se doit aussi de réfléchir sur les manipulations qui n'ont pas fait atteindre un objectif. Et inversement, le scientifique doit confirmer son avancée, sa recherche par des tests, des essaies en laboratoire ou sur le terrain. La connaissance ne peut donc pas se réduire à la seule connaissance empirique comme le pense Alain, mais chacun d'elle dépend de l'avancée de l'autre et la complémentarité des deux permet, contrairement aux époques passées, de propulser l'art de la technique vers le haut et de permettre de toujours demander plus à la technique. [...]
[...] Car, par savoir, on désigne une connaissance théorique capable de rendre raison de ce que l'on affirme soit en le démontrant comme en mathématiques soit en le vérifiant comme dans les sciences empiriques. Pour que le savoir faire soit de l'ordre du savoir, il faudrait, par conséquent, qu'il puisse se justifier par un raisonnement etc. Quelle est la nature de la connaissance technique? Se réduit-elle à la connaissance empirique ? Peut-on aujourd'hui séparer la connaissance technique de la connaissance scientifique ? [...]
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