Le thème de la science fut sujet à de nombreuses controverses parmi les philosophes, et ce depuis sa naissance. Le savoir scientifique est-il ou non un vecteur de la vérité ? Cette question semble au coeur du débat.
Alain, lui, adopte une position favorable à la science tout en démontrant par une démarche pédagogique que les vérités qu'elle transmet ne se donnent pas à voir simplement, mais qu'elles relèvent d'un effort intellectuel (...)
[...] Texte étudié : Alain, Éléments de philosophie : science, vérité et perception faut toujours remonter de l'apparence à la chose ; il n'y a point au monde de lunette ni d'observatoire d'où l'on voit autre chose que des apparences. La perception droite, ou, si l'on veut, la science, consiste à se faire une idée exacte de la chose, d'après laquelle idée on pourra expliquer toutes les apparences. Par exemple, on peut penser le soleil à deux cents pas en l'air; on expliquera ainsi qu'il passe au-dessus des arbres et de la colline, mais on n'expliquera pas bien que les ombres soient toutes parallèles ; on expliquera encore moins que le soleil se couche au delà des objets les plus lointains ; on n'expliquera nullement comment deux visées vers le centre du soleil, aux deux extrémités d'une base de cent mètres, soient comme parallèles. [...]
[...] On pourrait également établir une analogie entre apparences et perception droite et connaissances et savoir. Effectivement, le savoir touche à l'absolu, à l'universel. La perception droite est donc un état de conscience par lequel on saisirait directement l'essence de chaque objet. C'est-à-dire qu'en voyant la table de ma salle à manger, je puisse percevoir directement que cela est la table en séparant son apparence de son concept. Paradoxalement, la perception droite en ce qu'elle désigne la science, n'a pas un sens d'observation comme on qualifie habituellement la perception. [...]
[...] Selon Alain, il ne faut pas se contenter de percevoir passivement les phénomènes mais il faut chercher les lois qui les régissent, ce qui n'est possible qu'en recherchant l'essence des objets. On peut ainsi prendre l'exemple du texte de Descartes sur le morceau de cire, extrait de ses Méditations : on ne peut identifier et caractériser les phénomènes de fusion et solidification que parce qu'on possède l'idée de substrat du morceau de cire. D'après Alain, ce procédé fonctionne pour toutes les apparences. Et dans un contexte plus complexe, il faut appliquer cette même règle et user de ce qu'on nomme le réductionnisme. [...]
[...] Car ceux qui se sont instruits trop vite et qui n'ont jamais réfléchi sur des exemples simples, voudraient qu'on leur montre la vérité comme on voit la lune grossie dans une lunette.» (Alain, Eléments de philosophie, Science, vérité et perception Extrait de l'introduction du commentaire composé sur Science, vérité et perception d'Alain : Le thème de la science fut sujet à de nombreuses controverses parmi les philosophes, et ce depuis sa naissance. Le savoir scientifique est-il ou non un vecteur de la vérité ? Cette question semble au cœur du débat. Alain, lui, adopte une position favorable à la science tout en démontrant par une démarche pédagogique que les vérités qu'elle transmet ne se donnent pas à voir simplement, mais qu'elles relèvent d'un effort intellectuel. Commentaire composé semi-rédigé : Consacré à l'œuvre Eléments de philosophie de Alain. [...]
[...] Science, vérité et perception Alain, Éléments de philosophie : science, vérité et perception Le texte du commentaire : faut toujours remonter de l'apparence à la chose ; il n'y a point au monde de lunette ni d'observatoire d'où l'on voit autre chose que des apparences. La perception droite, ou, si l'on veut, la science, consiste à se faire une idée exacte de la chose, d'après laquelle idée on pourra expliquer toutes les apparences. Par exemple, on peut penser le soleil à deux cents pas en l'air; on expliquera ainsi qu'il passe au-dessus des arbres et de la colline, mais on n'expliquera pas bien que les ombres soient toutes parallèles ; on expliquera encore moins que le soleil se couche au delà des objets les plus lointains ; on n'expliquera nullement comment deux visées vers le centre du soleil, aux deux extrémités d'une base de cent mètres, soient comme parallèles. [...]
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