Dans cet extrait d'éléments de philosophie, Alain cherche à démontrer que « c'est une faute » de « grossir le terme d'inconscient », c'est-à-dire en faire une sorte de monstre qui habiterait chacun d'entre nous. Le texte répond donc à la question suivante : l'inconscient est-il un autre moi ? (...)
[...] Inconscient Alain, Éléments de philosophie : inconscient «L'homme est obscur à lui-même, cela est à savoir. Seulement, il faut éviter ici plusieurs erreurs que fondent le terme d'inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre moi; un Moi qui a ses préjugés, ses passions, et ses ruses, une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller. On a peur de son inconscient, là se trouve la faute capitale; un autre Moi qui me conduit qui me connaît et que je connais mal. [...]
[...] La troisième partie du texte porte sur la pensée. L'auteur veut démontrer que la faculté de penser est le propre de l'homme conscient : il n'y à point de pensée en nous sinon par l'unique sujet Je Donc la pensée serait hors de portée de ce soi-disant conseiller Lorsqu'on agit, on doit se considérer comme unique sujet de l'action, l'absolu point de départ de notre acte. Si Alain dit qu'il ne faut pas croire qu'en rêvant on se met à penser c'est que pour lui il ne s'agit que d'un simple mécanisme. [...]
[...] Dans sa première partie, Alain commence en admettant que l'homme est obscur à lui-même c'est-à-dire qu'il a bien des facettes énigmatiques dans sa personnalité, que l'on ne peut se connaître vraiment, mais ces zones obscures ne sont selon lui nullement expliquées par un second Moi qui voudrait faire agir l'individu contre son gré. En effet, selon lui, une erreur grave est de penser que l'inconscient est un second moi Son premier argument est de montrer qu'il ne peut pas y avoir en une seule personne deux voix à la fois ; car les préjugés les passions et les ruses sont du domaine de la conscience. Si on concédait une place à l'inconscience, le Je deviendrais impersonnel, et l'inconscience et la conscience seraient rivales. [...]
[...] Cette morale consiste à se référer au Je, unique et conscient, maître de ses actes. Pour Alain, il ne s'agit pas tant de dire que l'inconscient n'existe pas, que même s'il existe il n'a pas à nous soumettre, et que s'il le fait c'est parce que nous lui attachons trop de considération. On a donc pu constater qu'Alain est en désaccord avec la théorie freudienne du moi, du surmoi et du ça. Pour sa part, il refuse l'inconscient pour le danger qu'il peut apporter : l'irresponsabilité, l'abandon à l'inconscient ; il veut éviter l'abus de ce terme. [...]
[...] Il faut savoir que la pensée est volontaire; tel est le principe des remords: "tu l'as bien voulu!" [ . ] En somme il n'y a pas d'inconvénient à employer couramment le terme d'inconscient. Mais si on le grossit, alors commence l'erreur; et bien pis, c'est une faute.» (Alain, Éléments de philosophie) Dans cet extrait d'éléments de philosophie, Alain cherche à démontrer que c'est une faute de grossir le terme d'inconscient c'est-à-dire en faire une sorte de monstre qui habiterait chacun d'entre nous. [...]
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