Commentaire composé d'un texte d'Alain : La conscience et le temps. Le philosophe revient sur le caractère essentiel de la conscience, sa réflexivité, et en déduit la façon dont elle se rapporte alors aux différentes dimensions du temps.
[...] C'est la deuxième loi qui détermine le fonctionnement de la conscience. Si, du fait de son activité, on comprends la façon dont ce dont nous prenons conscience devient du passé donc, pourquoi il y pour nous, du passé), on comprend également pourquoi le temps a cette autre dimension qu'on appelle futur. Etre conscient de soi, c'est en même temps se saisir soi comme ob-jet, et saisir, par là même son être passé ; et se saisir soi comme pro-jet, comme être en tension vers le futur, qui a à venir, à se construire. [...]
[...] Bref, être conscient de soi, c'est d'abord se saisir comme être dans le temps. Etre conscient et être dans le temps sont consubstantiels, se comprennent ensemble, ne peuvent être et se comprendre l'un sans l'autre. Lignes 10 à 12, conclusion : Le moi que je suis et dont je suis conscient se caractérise par le fait qu'il désire être autre chose qu'il n'est ; il est pro-jet. C'est parce qu'une telle tension existe en son propre sein et qu'elle la définit que le moi a conscience de cette dimension du temps qu'on appelle le futur il signifie son à-venir. [...]
[...] Par ce mouvement, tous les instants tombent au passé. Si l'on se retrouvait tout entier, c'est alors qu'on ne se reconnaîtrait pas. Le passé est insuffisant, dépassé. Je ne suis plus cet enfant, cet ignorant, ce naïf. Ce moment-là même j'étais autre chose en espérance, en avenir. La conscience de soi est la conscience d'un devenir et d'une formation de soi irréversible, irréparable. Ce que je voulais, je le suis devenu. Voilà le lien entre le passé et le présent, pour le mal comme pour le bien. [...]
[...] A l'instant j'ai conscience de telle chose, l'instant d'après de telle autre. Et l'état de conscience précédent est déjà pour moi, qui suis emporté par le mouvement incessant de mon activité consciente, un état passé. En fait, ce dont j'ai conscience, ce qui constitue l'objet visé par moi en conscience, est déjà passé. Autrement dit, prendre conscience de quelque chose, c'est en même temps l'installer dans le passé ; parce qu'au moment même où j'en prends conscience, ma conscience s'ouvre à nouveau sur autre chose ; mes états de conscience se succèdent de telle sorte que leur contenu est, finalement, pour moi, toujours au passé. [...]
[...] Origine de cet état : un caractère essentiel de la conscience : sa réflexivité. En effet, être conscient de quelque chose, c'est le réfléchir (analogie avec le miroir : la conscience fait office de miroir ; elle est le médiat par lequel on se saisit soi, on se pose soi-même devant soi, comme le miroir pose devant soi notre propre enveloppe corporel). En réfléchissant ainsi les choses la conscience nous en donne une représentation (celle-ci peut être imaginative ou conceptuelle : on se représente l'objet dont on a conscience ou bien grâce à une image, ou bien grâce à un concept, qui en exprime le sens). [...]
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