Arthur Danto, Fiche d'analyse, transfiguration du banal, oeuvre d'art, structure sémiotique, théorie de l'art, prédicat artistique, objet réel, contenu, causalité, philosophie de l'art, interprétation, identification, Léonard de Vinci, théorie mimétique
La théorie de l'art est irréductible à l'esthétique, puisque les prédicats artistiques, qui sont liés à une structure d'intentionnalité, sont irréductibles aux prédicats esthétiques, qui sont purement perceptuels.
Qui dit intentionnalité et représentation dit interprétation : une oeuvre d'art n'existe qu'e tant qu'interprétée. Le premier trait fondamental de l'interprétation artistique réside dans le fait qu'elle est constituante : l'oeuvre d'art n'est pas un objet qui est donné et qu'on peut voir de manière neutre, mais une structure sémiotique qui est construite dans et par l'interprétation.
[...] = Distinction entre la ressemblance (qui est une relation symétrique et généralement transitive) et l'imitation qui elle est sans doute asymétique et certainement intransitive = Danto justifie cette affirmation en disant que « l'imitation est un concept intensionnel, ce qui veut dire : qu'une imitation de X n'est pas forcément un et qu'une chose peut être une imitation-de-x sans que cela implique l'existence d'un x dont elle serait l'imitation ». = « Il est possible que l'imitation ne soit pas une relation du tout ». = On prend le concept d'imitation pour un concept extensionel alors qu'il est bien plutôt représentationnel. = Danto : A ces égards, l'expression « imitation de . » est très semblable à l'expression « une image de . [...]
[...] = De même Danto reprend l'analyse cartésienne de ce qui nous permet de distinguer la veille du sommeil - et qui relève donc selon Descartes du fait qu' « à l'tat de veille, lorsque nos perceptions sont véridiques, les représentations sont causées par les choses auxquelles elles ressemblent » = Ultime exemple (peut-être le plus convaincant) : l'exemple de Wittgenstein qui imagine une tribu primitive qui aurait utilisé comme ornement . l'équation énonçant que l'intégrale d'une somme est égale à la somme des intégrales. = Danto nous dit que « c'est la manière dont ces marques sont apparues sur une surface qui détermine si la question de la signification et, partant, de la vérité se pose ». [...]
[...] Deuxième exemple : celui de la tomate qu'on lance sur l'acteur jouant Hamlet sans pouvoir jamais toucher Hamlet mais bien que l'acteur l'incarnant. Les exemples de Roquentin dans La nausée de Sartre (qui veut rendre à sa vie la dimension d'une oeuvre d'art car celles-ci seraient situées au-dessus des contingences de la vie ordinaire), le Yeats qui veut pareillement se transformer en œuvre d'art afin d'échapper à l'inconstance de la nature, Keats qui parle de « mélodies inaudibles » ou Schopenhauer qui voit en l'art une solution pour échapper aux injonctions de la volonté vers le royaume des formes au caractère d'intangibilité ontologique vont dans le même sens que la théorie platonicienne. [...]
[...] Danto rapproche ce qu'est l'œuvre d'art des cas où l'on dit « telle n'était pas mon intention », ou « ce n'était qu'une blague », ou encore « c'était seulement un jeu » (on soustrait ce que l'on met en avant du système d'appréciations et de réactions auquel cela serait soumis ordinairement) - et souligne les liens conceptuels étroits entre les jeux, la magie, les rêves et les arts : ils ont en commun de ne pas appartenir au monde, d'en être séparé par un fossé qu'ils `agit précisément d'analyser. Analyse du concept de représentation à partir de l'analyse de Nietzsche, représentation comme re-présentation - puis représentation comme remplacement . [...]
[...] Danto pointe le caractère circulaire de cet argument : avoir une règle est présupposé pour qu'une distinction entre geste et action se pense, ce n'est pas cela qui constitue cette différence - et le rapproche de la théorie institutionnelle de l`art (selon laquelle est une œuvre d'art ce qui est accepté comme tel par l'institution) : celle-ci explique très bien pourquoi Fontaine de Duchamp est une œuvre d'art, mais pas pourquoi cet urinoir particulier constitue l'œuvre d'art alors que d'autres urinoirs en tous points identiques ne la constituent pas. = Cf la théorie selon laquelle l'œuvre est expression puisqu'elle est due à un sentiment ou une émotion de son auteur - que Danto critique. Autre exemple fictif d'une œuvre de J. : le miroir = Développements sur Hamlet, Narcisse et Platon . [...]
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