Meurtre mystérieux à Manhattan est un long-métrage réalisé par Woody Allen, sorti en salle en 1993. Ce film, dans lequel le réalisateur américain joue un des rôles principaux, met en scène Carol et Larry Lipton, un couple vivant au cœur de New York c'est-à-dire à Manhattan. Un soir, ils rencontrent monsieur et madame House, leurs voisins de palier. Le lendemain, madame House meurt d'un infarctus. Bouleversée, Carol ne croit pas à une mort naturelle et pense que derrière l'image du couple paisible à la retraite se cache une machination. Non sans essuyer les remontrances de Larry, elle décide d'enquêter avec l'aide de son ami et écrivain Ted.
Manhattan, sorti en 1979, retrace les déboires sentimentaux d'un auteur de sketches télévisés, joué par Woody Allen lui-même, et nommé Isaac Davis. Il décide sur un coup de tête de quitter son travail pour écrire un livre, ce qui l'amène à devoir changer son train de vie. Divorcé pour la deuxième fois, Isaac vit paisiblement avec Tracy, une jeune étudiante de dix-sept ans, jusqu'au jour où il rencontre Mary, la maîtresse de Yale, son ami éditeur, femme avec laquelle il aura une relation qui ne sera finalement que passagère.
Si dans Manhattan l'intrigue est sentimentale et dans Meurtre Mystérieux à Manhattan il s'agit plutôt d'une intrigue policière, l'action des deux films s'inscrit dans un cadre propice à ce genre d'intrigue. En effet la ville de New York pourrait être désignée par l'expression polyvalente et contradictoire « mégalopole-microcosme ». Véritable état dans l'État, « la grosse pomme» semble concentrer en elle ce à quoi chacun pense en l'évoquant : le gigantisme qui provoque le « vertige inversé » dont parle Céline dans Voyage au bout de la nuit, mais aussi le lieu de l'imprévu, celui où des millions de gens se croisent chaque jour, laissant place ainsi au hasard aussi bien qu'au risque. De plus, New York City constitue un mythe, non seulement intellectuel mais plus généralement, culturel sinon cultuel. On ne peut évoquer New York sans penser à Wall Street, Broadway, Times Square ou encore l'Empire State Building, sans oublier les mythiques taxis jaunes. La simple évocation de New York inspire donc le monde des affaires dont Manhattan constitue le cœur, la haute société, mais aussi la musique jazz, les milieux littéraires huppés, les théâtres ou encore les cinémas.
Cependant, le New York de Meurtre mystérieux à Manhattan et de Manhattan n'est pas présenté d'une façon manichéenne et le réalisateur nous offre une vision relativement partiale. Woody Allen s'emploie aussi bien à rendre son film conforme aux clichés et stéréotypes de la mégalopole qu'à présenter aux spectateurs une approche plus réaliste.
Ainsi, si New York est avant tout un mythe cultuel et culturel, il est intéressant de définir ce qui rend le New York des deux films conforme à l'horizon d'attente du spectateur, puisque les films ne donnent à voir que le milieu bourgeois et culturel, la façade dorée de New York. En effet, les personnages sont des archétypes du milieu intellectuel et artistique new-yorkais, et leurs centres d'intérêts, leurs attitudes et habitudes, reflètent une condition sociale confortable, un mode de vie singulier correspondant au milieu bourgeois new-yorkais. Pourtant, les deux films sont une démystification du mythe qui se reflète tout d'abord à travers l'esthétique du réalisateur qui rend New York accessible, à la portée de l'Homme. La ville ainsi réaliste, est donc le lieu où le quotidien est possible. Cette perspective amène donc à constater que New York et son habitant entretiennent une sorte de dépendance mutuelle qui place l'un et l'autre sur un pied d'égalité.
[...] C'est autour d'eux que gravitent par ailleurs les deux autres personnages secondaires que sont Ted et Marcia, les deux écrivains. Marcia est une jeune femme écrivain qui a tout de la femme fatale new- yorkaise. Elle est sans nul doute la femme new-yorkaise telle que le mythe le conçoit. En effet, bien que charmante, élégante, féline et mystérieuse comme chaque femme sait l'être, Marcia possède en elle ce qui rend toute femme new-yorkaise si particulière dans la mesure où elle est aussi masculine. [...]
[...] La devanture correspond à un hôtel luxueux au pied duquel se trouve un vagabond au milieu des déchets. Bibliographie Les films à l'étude Allen Woody, Meurtre mystérieux à Manhattan, Etats-Unis, Tristar Pictures octobre 1993 Allen Woody, Manhattan, Etats-Unis, United Artists mars 1979 Sur Woody Allen et les films http://yrol.free.fr/CINEMA/ALLEN/90/meurtres.htm http://yrol.free.fr/CINEMA/ALLEN/70/manhattan.htm http://www.tout-woody.com/fr/Manhattan.htm http://www.cndp.fr/tice/teledoc/plans/plans_manhattan.htm http://www.couleurnewyork.com/films/Manhattan.htm http://www.couleurnewyork.com/films/Meurtremyst.htm http://www.artelio.org/art.php3?id_article=335 http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=m anhattan&cs_page=1&cs_order=0&num_notice=13&total_notices=17 Allen Woody, textes recueillis par Sunshine Linda, Le Petit Woody Allen illustré, Plon Rolandeau Yannick, Le cinéma de Woody Allen, Aleas Editeur Allen Woody, Brickman Marshall trad. [...]
[...] Son homologue masculin n'est autre qu'Isaac Davis, qui colle parfaitement à la peau de Woody Allen. Divorcé, deux fois, Isaac est le père d'un petit garçon dont la mère l'a quitté pour s'installer avec une autre femme. L'approche du réalisateur sur des thèmes comme le divorce, l'adultère ou encore l'homosexualité, fait de Woody Allen un réalisateur en avance sur son temps, peut-être même provocateur. Mais insérés avec humour dans ses films, ces éléments ne sont pas sujets à controverse puisque le cadre, la ville de New York, semble être vecteur de ce que l'on appelle en anglais des oddities c'est-à- dire des choses bizarres, hors du commun. [...]
[...] Cf annexe n°2. [...]
[...] La rue centrale inspire une continuité mais l'attention n'est pas attirée spécialement sur cette rue. Le spectateur aurait plutôt tendance à porter son regard sur les coins gauche et droit en bas de l'image. Annexe : Il s'agit ici d'écoliers chahutant à la sortie des classes. Cette scène de la vie quotidienne montre, malgré les uniformes des enfants, la vitalité et la légèreté qui réfutent l'idée selon laquelle New York est une ville où les habitants sont austères et peu avenants. [...]
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