Né en 1711 à Edimbourg, David Hume développe sa pensée parmi le mouvement des Lumières. A travers ce mouvement de pensée, les intellectuels notamment français mais également anglophones, comme c'est le cas de Hume, tentent de substituer la foi en la Raison à la foi religieuse. En effet, c'est une croyance éperdue dans la science et dans le progrès de la Raison qui s'installe à cette époque, qui va se traduire par un besoin d'autonomie de cette dernière ; Kant dit à ce sujet "ose user de ta Raison". Cette envie de dicter ses lois par son propre esprit amène le siècle des Lumières à désirer se débarrasser des autorités, et notamment du clergé, d'où un certain anticléricalisme notamment français. Un embryon de critique historique se développe de la même manière, et notamment une critique des miracles, ce qui heurtait le plus la Raison. David Hume lui-même va les analyser dans la section X de son Enquête sur l'entendement humain. C'est donc une période d'effervescence scientifique qui berce l'auteur de l'oeuvre que nous allons étudier. De plus, Isaac Newton marque très fortement son temps grâce aux révolutions qu'il opère dans sa "nouvelle science", basé sur un empirisme qui devient un des fondements même des sciences dites "dures" contemporaines.
Marqué par toutes ces avancées intellectuelles et scientifiques, David Hume dédie sa vie à la philosophie et devient un des plus grands intellectuels écossais. A l'image du mouvement des Lumières, David Hume va tenter de construire une religion naturelle, recherche qui va même lui devenir caractéristique. Cette religion naturelle se définit par la volonté de fonder la croyance religieuse sur la Raison, de prouver les attributs et l'existence de Dieu à partir du spectacle ordonné de la Nature, et de dégager les principes d'une moralité universelle. Cette religion "naturelle" ou dite "religion des philosophes" comprend deux tendances. L'une déiste basé sur les écrits de John Toland, inspiré de John Locke, qui fonde la vérité sur l'expérience et l'observation ; et l'autre dite "théisme expérimental" ou "déisme newtonien" basé sur les écrits de Joseph Butler pour lequel tout doit reposer sur les arguments a posteriori et sur une analogie entre l'ordre du monde et l'ordre de la pensée. C'est à la dernière tendance que David Hume se rattache, et qu'il va développer dans ses Dialogues sur la religion naturelle, même si Cléanthe va reprendre à son compte le mot d'ordre de Locke qui est de convertir la foi en savoir (...)
[...] A l'image du mouvement des Lumières, David Hume va tenter de construire une religion naturelle, recherche qui va même lui devenir caractéristique. Cette religion naturelle se définit par la volonté de fonder la croyance religieuse sur la Raison, de prouver les attributs et l'existence de Dieu à partir du spectacle ordonné de la Nature, et de dégager les principes d'une moralité universelle. Cette religion naturelle ou dite religion des philosophes comprend deux tendances. L'une déiste basé sur les écrits de John Toland, inspiré de John Locke, qui fonde la vérité sur l'expérience et l'observation ; et l'autre dite théisme expérimental ou déisme newtonien basé sur les écrits de Joseph Butler pour lequel tout doit reposer sur les arguments a posteriori et sur une analogie entre l'ordre du monde et l'ordre de la pensée. [...]
[...] Il rédige avant ses Dialogues sur la religion naturelle, l'Histoire naturelle des religions dans lequel il tente de trouver la contingence irréductible à la naissance de la religion. A travers sa réflexion, David Hume affirme que chez l'homme, il n'existe pas de principe originel à la religion, qu'il ne faut pas chercher l'essence de la religion dans un principe autonome spécifique dans la nature humaine. Hume va ensuite distinguer deux types de religions différents, l'un appelé religion positive et l'autre religion naturelle, qu'il assimile à une religion de philosophes, au théisme, construite par la spéculation philosophique et conçue comme la religion originelle. [...]
[...] Il insiste sur le fait que cet argument tombe sous le coup de l'évidence et du bon sens commun. Même David Hume, réputé empiriste sceptique, ne peut qu'être d'accord pour affirmer que cette intuition d'un dessein relève de l'infra-rationnel. Une fois cette constatation faite, l'argument du théiste se décline en une analogie avec les créations humaines. En effet, en contemplant l'œuvre de la Nature, Cléanthe arrive logiquement à faire l'analogie entre celle-ci et une machine humaine. Il explique ici que la l'œuvre de la Nature ressemble de très prés à une maison dont l'architecte serait Dieu. [...]
[...] La première va porter sur la religion naturelle elle- même. Les trois protagonistes ont déjà longuement discuté des arguments spéculatifs portant sur la religion naturelle, le problème maintenant va se poser sur un caractère plus moral et plus pragmatique. Philon lance l'idée selon laquelle la superstition et les cultes sont inutiles à la religion, car ils ne font que rabaisser Dieu à une personne donnant de la valeur à ces offrandes matérielles. Cléanthe se retrouve dans ce postulat, car de son point de vue, la religion naturelle doit être une religion dégagée de tout dogme, de tout culte, et de toute pratique. [...]
[...] Mais si l'on doit juger les religions, la religion naturelle doit également être passée au crible, ce qui va être l'objectif de ses Dialogues sur la religion naturelle. Nous comprenons ici le caractère novateur de l'objectif de David Hume, et par là même, les risques que cet écrit impliquait. En effet, juger de la toxicité des religions, et tenter d'assoir rationnellement une nouvelle religion mettaient en danger l'auteur, et nous comprenons ici pourquoi ce livre n'a été publié qu'en édition posthume. [...]
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