Analyse de l'esthétique d'Hegel mise en rapport avec la question de l'art mural sauvage. Les graffitis répondent-ils à la conception esthétique professée par Hegel et peuvent-ils ainsi bénéficier d'une reconnaissance artistique à proprement parler ?
[...] L'homme en réalité tend à voir à travers son action son propre reflet, celui de sa sensiblité. De ce fait il est pris par le désir. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il retrouve ses propres déterminations. L'homme agît pour ôter au monde son caractère farouchement étranger et pour jouir des choses parce qu'il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité Ainsi en intervenant sur l'espace extérieur, autour de lui, c'est sa propre existence qu'il se prouve à lui-même ,et c'est sa sensibilité intérieure qui se matérialise en une chose extérieure, à travers laquelle il peut se reconnaître. [...]
[...] Cette idée rejoint tout à fait la conception de l'art de celui qui contemple une fresque sur un mur. Même s'il atteint un vif plaisir contemplatif, ému par le beau artistique dont parle Hegel, il ne veut en aucun cas s'approprier l'œuvre à l'origine de son émotion. Il se sait dans l'incapacité de la posséder et n'en ressent pas non plus le désir brûlant. Au contraire, son rapport à l'œuvre est emprunt de respect : il la laisse libre d'exister sans aucune raison autre que par et pour elle même. [...]
[...] L'art selon Hegel ne doit pas se cantonner à l'imitation la plus proche possible de la beauté naturelle. Tout d'abord parce qu'il est incapable de l'imiter à la perfection, et secondement parce que le rôle de l'art est tout autre : créer d'après son univers mental, plutôt qu'exterieur. Le tag, par sa forme plus ou moins abstraite, se joue également des représentations réalistes de la nature, son intérêt réside en ce qu'il illustre des sentiments humains forts : colère, joie, haine etc. [...]
[...] L'artiste ne souffre plus, ressent au contraire un vif plaisir. L'œuvre d'art est le lien, en somme de la vie intérieure et de extérieure. L'œuvre ets le symbole de l'union de ces deux vies séparées. Le graffiti, dans son expression en tant que production de l'esprit humain, est un mirroir de l'âme. Sa particularité esthétique tient à la fois dans sa sensibilité , mais aussi dans son support de mur, façade etc. En conclusion, le graffiti s'apparente à une œuvre de réconciliation entre ces deux milieux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture