Présent dans la vie d'un Homme dans la réalisation de ses projets jusque dans ses préoccupations, l'argent est partout. Dans l'Argent, Christophe Tarkos parle même d'infiltration : « L'argent est la seule valeur qui a un lien avec le viable. Elle est une valeur extérieure morale et une valeur chaque jour dans toutes les directions infiltrée, elle s'infiltre, elle est présente dans toutes les réalisations, elle se répand dans tous les mouvements de l'esprit, elle s'est infiltrée dans tous les gestes elle n'est pas restée dans le domaine des jugements, elle est une valeur vivante ». En parlant d'argent en tant que « valeur extérieure morale », l'auteur pense à une manifestation matérielle d'une valeur liée à l'argent. L'utilisation du terme « viable » renvoie à l'idée de confiance, indissociable de l'argent étant donné que celui-ci s'infiltre partout. D'après Christophe Tarkos, l'argent se manifeste aussi bien dans nos « réalisations » que dans nos pensées, et il ne se cantonne pas à la simple attribution de valeurs, « jugements », mais évolue et reste « vivant ». La réflexion de Tarkos semble justifiée comme Georg Simmel dans la Philosophie de l'argent et Molière dans l'Avare qui nous décrit un avare qui ne résiste pas aux infiltrations de l'argent dans sa vie. Emile Zola également nous décrit dans l'Argent un personnage principal obsédé par le gain monétaire.
Avoir confiance en l'argent signifie t-il nécessairement subir ses manifestations et accepter son évolution ?
[...] Aussi l'argent peut-il se manifester sous un signe inversé tellement la préoccupation de se sortir du système de l'argent viable devient importante. Simmel lie donc le superadditum et son effet contraire, en donnant des avantages non monétaires au riche, celui-ci peut ne pas être satisfait ce qui l'amène à acheter une réelle compensation, ce que le sociologue désigne comme le signe inversé du superadditum. Dans l'Avare, Frosine semble rendre service à Harpagan en lui en vantant les mérites de Marianne et en la lui présentant, mais sous cet air de franchise se cache une revendication monétaire pour l'aider dans un soit-disant procès. [...]
[...] Simmel parle quant à lui de la circulation de l'argent qui se fait entre les acheteurs et les vendeurs de marchandise Dans l'Avare, Harpagan espère voir son argent s'auto-engendrer en pratiquant l'usure à taux exorbitants jusqu'au denier douze-. Ainsi, même en s'éloignant à priori de la confiance en l'argent, et de son caractère viable, les infiltrations continuent à notre insu. Il s'agit donc de dépasser réellement ce système de l'argent afin de ne plus être confronté à ses manifestations abusives. Finalement, la vraie opération à considérer est le dépassement de la viabilité de l'argent, tout comme Jésus chassant les marchands du temple par Quentin Metoys. [...]
[...] D'après Simmel, l'argent est tellement infiltré dans nos pensées que la courbe téléologique est rompue : la pensée téléologique s'arrête définitivement à lui Ainsi oubliant la simple définition d'outil de l'argent, on se retrouve hanté par ses manifestations. Molière nous décrit quant à lui un avare sans arrêt préoccupé par la bonne situation de sa chère cassette qu'il aime comme son ami Il va même jusqu'à oublier son amour paternel en soupçonnant ses propres enfants de monter un complot contre lui. Son habit portant les traits de son avarice symbolise largement le personnage hanté par les manifestations de l'argent sur son être. [...]
[...] D'après Christophe Tarkos, l'argent se manifeste aussi bien dans nos réalisations que dans nos pensées, et il ne se cantonne pas à la simple attribution de valeurs, jugements mais évolue et reste vivant La réflexion de Tarkos semble justifiée comme Georg Simmel dans la Philosophie de l'argent et Molière dans l'Avare qui nous décrit un avare qui ne résiste pas aux infiltrations de l'argent dans sa vie. Emile Zola également nous décrit dans l'Argent un personnage principal obsédé par le gain monétaire. Avoir confiance en l'argent signifie t-il nécessairement subir ses manifestations et accepter son évolution ? [...]
[...] Dans l'Argent, c'est Sigismond Busch qui croit dur comme fer à la solidarité entre les hommes, rêvant d'un système Marxien et souhaitant tuer l'argent cependant, il s'agit d'un cas nuancé car les infiltrations de l'argent finissent par le rattraper et finalement l'achever à coup d'hallucinations. En revanche, Simmel compare l'argent avec l'amour selon Platon. Il ramène donc l'argent à l'amour, autre valeur qui permet de se détacher de la viabilité de l'argent. De plus, il reste possible de brider l'agent, de ne pas le laisser vivre, comme pensait Tarkos, de cette manière, les manifestations du premier sont limitées. [...]
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