Plus qu'une personne, Voltaire est un personnage. Et ce n'est pas là une formule : l'écrivain est fréquemment mis en scène au théâtre ; en effet, entre le milieu du XVIIIe siècle et 1830, « Voltaire est représenté près de 35 fois [...] et 31 de ces pièces sont construites autour de lui » (Dominique Poulot, Les Lumières, PUF, 1998). Le personnage, tout extérieur, solaire, public, semble presque éclipser la personne privée dissimulée derrière un pseudonyme dont on oublierait presque le caractère mystérieux : est-ce l'anagramme d'Arouet L.J. (Le Jeune) ou celle d'un nom d'une terre familiale lointaine ? Ce pseudonyme, en tout cas, Voltaire ne l'adoptera qu'en 1718. Jusqu'à cette date, il n'est que Jean François Arouet (...)
[...] Une nouvelle affaire éclate en 1765 : la profanation d'un crucifix à Abbeville est attribuée à un jeune homme, le chevalier de La Barre, réputé n'avoir pas ôté son chapeau devant une procession et avoir fredonné des chansons impies. Une perquisition à son domicile alourdit les charges car elle établit que le jeune homme possède un exemplaire du Dictionnaire philosophique (1764, augmenté et modifié jusqu'en 1769). Les accusateurs du chevalier en profitent pour demander l'arrestation de l'écrivain. En même temps à Abbeville, le jeune homme innocent est condamné et exécuté après avoir été soumis à la torture. [...]
[...] C'est dans ce contexte que Voltaire rédige Candide. S'il réside aux Délices, au bord du lac Léman, voyage en Allemagne, fréquente la cour de l'électeur palatin, il pas renoncé à retourner s'établir en France. C'est seulement quand il abandonne cet espoir qu'il acquiert le château de Ferney. Son domaine devient une véritable cour philosophique ; C'est de là qu'il assiste à l'énorme succès de Candide, paru simultanément à Genève, Paris et Lyon. Encensé, visité, le grand homme est aussi l'un des personnages les plus riches d'Europe. [...]
[...] Tous ceux qui disent qu'on peut être heureux et libre dans la pauvreté sont des menteurs, des fous et des sots. (Lettre du 28 Octobre 1759, citée par Robert Mauzi) 1760-1778 : le patriarche des lettres Oeuvrant pour les paysans de Ferney, secourant et recueillant la petite-nièce du grand Corneille, Voltaire se lance dans ce qui va devenir l' affaire Calas En mars 1762, le philosophe apprend la nouvelle de l'exécution d'un huguenot, Jean Calas, accusé d'avoir tué son propre fils Marc-Antoine, au motif que ce dernier aurait abjuré le protestantisme. [...]
[...] Les fidèles viennent en nombre s'y recueillir. [...]
[...] 1733-1749 : le roman d'amour de Voltaire, entre idéal et désillusion En 1733 commence avec Emilie du Châtelet une liaison qui durera 16 ans, constituera une aventure à la fois amoureuse et intellectuelle et qui n'est pas tout à fait sans rapport avec la lointaine genèse de Candide. Malgré quelques crises, Voltaire ne rompt pas et les conséquences de la publication des Lettres philosophiques vont souder à nouveau le couple. Le 10 juin 1734, le livre est en effet condamné à être lacéré et brûlé ; c'est un peu l'équivalent de l'Inquisition de Lisbonne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture