Keynes appartient à une génération charnière qui vit le passage de l'aire victorienne, avec son étouffante chape morale, à la modernité du XXème siècle. Elevé dans un milieu libéral au sens anglo-saxon, il partage avec son entourage, notamment les jeunes intellectuels et artistes du groupe Bloomsbury, une vision progressiste qui le conduit à critiquer l'Angleterre victorienne et puritaine. L'anticonformisme est donc une clé majeure de son oeuvre (...)
[...] Le monde change : le temps du laisser faire et de l'étalon-or est définitivement révolu. La première Guerre Mondiale a bouleversé l'ordre économique et social mondiale. La gestion économique traditionnelle est devenue inefficace. La seule façon de sauver cette civilisation contre la menace totalitaire est d'accepter les réformes, notamment un certain degré d'intervention de l'Etat dans l'économie, afin de rétablir le plein emploi et une plus grande justice sociale. Or l'analyse économique peine à rendre compte du fonctionnement réel de l'économie. [...]
[...] Elevé dans un milieu libéral au sens anglo-saxon, il partage avec son entourage, notamment les jeunes intellectuels et artistes du groupe Bloomsbury, une vision progressiste qui le conduit à critiquer l'Angleterre victorienne et puritaine. L'anticonformisme est donc une clé majeure de son œuvre. Pourtant en matière économique, Keynes a été formé dans le cadre d l'orthodoxie néoclassique au King's College de Cambridge, où enseigne A. Marshall et C.A. Pigou, économistes parmi les plus prestigieux de l'époque. En fait, son œuvre est le résultant d'un long processus d'éloignement de cette conception de l'économie. Elle est aussi un plaidoyer pour la sauvegarde des démocraties libérales. [...]
[...] Les trente glorieuses confirmeront la justesse de cette conception de l'économie. A bien des titres la théorie générale et les articles qui la complète (paru dan l'economic journal en 1937 et 1939) constitue une rupture majeure à la fois dans la pensée économique et dans l'approche de la société et des politiques économiques. Leur contenu, qui recommande une intervention plus soutenu des pouvoirs publics (et non une étatisation) pour palier les insuffisances du marché, qui préconise une fiscalité plus redistributive, voir l' »euthanasie des rentiers renvoi à des choix politiques qui mettent en causes les positions dominante d'une fraction de la population. [...]
[...] De quoi mettre en doute les vertus autorégulatrices du marché. Peut-être sur le long terme, des mécanismes autorégulateurs existent-ils, mais à long-termes écrit Keynes, nous sommes tous morts Aussi entreprend-il un long travail de déconstruction de l'œuvre de ses prédécesseurs, projet considérable qui suppose de rompre avec les certitudes enseignées. Sa théorie générale réfute la loi de J.B. Say, conteste la neutralité e la monnaie, met en doute l'autorégulation du marché et les mécanismes censés conduire au retour à l'équilibre. [...]
[...] En octobre 1930, il publie le traité sur la monnaie, dans lequel il rompt avec l'analyse monétaire de l'inflation. La théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie est publiée en 1936. En 1940, Keynes devient membre d'un conseil consultatif chargé d'organiser le financement de la guerre. En 1942, il est fait baron Keynes de Tilton et siège à la chambre des Lords. Dés septembre 1943, il commence à préparer avec son interlocuteur américain Harry White ce qui deviendra la célèbre conférence de Bretton Woods. Il décède le 21 avril 1946 à Tilton. [...]
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