« Toutes les choses grandes ont beaucoup de raison pour qu'elles ne soient pas entreprises, mais elles ne laissent pas de produire de grands effets lorsqu'elles sont soutenues. » (p.415)
Cette citation illustre l'ambition et la détermination de Colbert pour réaliser ce qu'il avait coutume d'appeler des « grands desseins », une obsession de la grandeur nationale qui passe par des réformes en profondeur de l'économie et des finances de France. Il va collaborer pendant 22 ans avec Louis XIV, essayant avec le roi-soleil de renforcer les pouvoirs de l'Etat et de faire rayonner la France dans l'Europe entière.
Dévoué à la royauté et doté d'un attachement particulier à la droiture de sa fonction, il avait comme devise « Pour le roi, souvent - Pour la patrie, toujours ». Il saura tout au long de sa carrière utiliser son charisme et ce dévouement tant à la patrie qu'aux employeurs qu'il sert, afin de développer des relations qui l'amèneront jusqu'au sommet de l'Etat.
Son nom inspirant aujourd'hui rigueur morale et rigueur financière, Jean-Baptiste Colbert est porteur d'idées novatrices révolutionnant les conceptions de la finance et dans une moindre mesure, de l'économie. Il tentera d'appliquer tant bien que mal ses idéaux aux côtés du roi-soleil, monarque accordant pleine confiance à son ministre sans pour autant réaliser l'ensemble de ses souhaits réformateurs et rigoureux, loin s'en faut.
Inès Murat, historienne et descendante de Colbert, a écrit une biographie sur son illustre aïeul en bénéficiant d'un avantage particulier, à savoir les papiers de la famille Colbert, dont de nombreuses minutes autographes inédites. Elle a développé un plan en quatre parties, tout d'abord elle analyse l'ascension de Colbert jusqu'à son arrivée aux côtés du roi en 1661, puis consacre deux parties touchant à son idéologie, l'une à sa conception de l'Etat et de la monarchie, l'autre à ses applications économiques belliqueuses ; enfin, elle part de la rupture que constitue la Guerre de Hollande pour montrer qu'elle est en partie la conséquence de sa politique, tout en établissant ensuite son bilan.
Il s'agira donc de déterminer ce que fut l'oeuvre de Colbert, ses influences et ses effets. Pour commencer, il conviendra d'observer l'ascension de l'homme qui deviendra en 1661 le ministre de Louis XIV, pour ensuite montrer ses relations avec le roi qui s'opposent parfois à sa conception de l'Etat, et enfin il s'agira de s'attaquer au pan économique de la politique de Colbert au travers de la guerre de Hollande (...)
Plan
I) L'ascension
A. Les origines : l'influence de sa famille et de ses premières expériences
B. La Fronde : une opportunité inattendue
C. Colbert face à Fouquet : deux hommes antagonistes
II) Au service du roi et de l'Etat
A. Le ministre, le roi, et la France
B. L'Etat justicier
C. Une politique de « grands desseins »
III) La guerre économique
A. Le mercantilisme et la guerre
B. Le colbertisme et les Français
C. La fin d'une ère : gloire et amertume
Conclusion
Sources
[...] Ce poste est pour lui le symbole de l'inexistence de l'Etat dans le domaine financier : ce n'est pas la France ou l'Etat Français qui emprunte, c'est la personne du monarque qui obtient des prêts par la confiance qu'il inspire, mais le Surintendant peut se charger de trouver des banquiers et d'y toucher de larges intérêts. L'Etat doit selon lui dominer toutes les affaires publiques, car il représente la justice face à l'arbitraire. Il est également hanté par l'ambition nationale de Richelieu : il comprend qu'aucune grande politique ne peut voir le jour sans l'établissement d'un budget élémentaire et sans aucune sécurité financière. Le duel politique : Colbert face à Fouquet En 1657 commence le véritable duel entre Fouquet et Colbert. [...]
[...] Cette guerre ruinera le royaume, comme nous le verrons. Il s'agit également de se demander comment le Colbertisme a-t-il été perçu par les Français et quels sont les difficultés auxquelles Colbert a du faire face. Le colbertisme et les Français La France rurale : des réseaux de communication archaïques Les régions, cantons et villages sont à l'époque de Colbert extrêmement isolés, la poste est quasi inexistante. Seules les foires à tenue régulière permettent de se rencontrer, mais les mesures sont différentes d'un endroit à un autre, posant des problèmes pour le commerce longue distance. [...]
[...] Cette politique a pour but de faire de la France le Soleil de l'Europe. Outre les mesures financières et culturelles, la dimension économique tient une part importante dans l'action de Colbert. III) La guerre économique Le mercantilisme et la guerre Les origines anglaises L'idéal mercantilisme nait en Angleterre au milieu du XVIème siècle et consiste à vouloir que l'Etat soit vendeur et non acheteur (p. 199) Autrement dit, il prône le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance commerciale, grâce à l'investissement dans des activités économiques à rendement croissant. [...]
[...] Pour commencer, il conviendra d'observer l'ascension de l'homme qui deviendra en 1661 le ministre de Louis XIV, pour ensuite montrer ses relations avec le roi qui s'opposent parfois à sa conception de l'Etat, et enfin il s'agira de s'attaquer au pan économique de la politique de Colbert au travers de la guerre de Hollande. L'Ascension Les origines : l'influence de sa famille et de ses premières expériences Les origines sociales de Colbert : un milieu proche du pouvoir monarchique Colbert est issu de la bourgeoisie marchande. Oudard II, grand oncle du ministre, connaît une brillante réussite qui permet à la famille Colbert de s'introduire dans les milieux de la cour et du pouvoir. (p.17) La famille Colbert vit ainsi dans les allées du pouvoir monarchique. [...]
[...] (p.143) Les magistrats cherchaient effectivement le plus souvent à rembourser le coût de leur charge exorbitant en acceptant facilement les pots de vin. Pour combattre ces abus, Colbert va s'appuyer sur les auxiliaires habituels du pouvoir central : les maîtres des requêtes. Les maîtres des requêtes Depuis Richelieu, le pays est divisé en 32 généralités de deux sortes : 20 sont des pays d'élection où des élus royaux fixent le montant des impôts sont des pays d'Etat qui ont conservé le droit de proposer au roi le montant de leur imposition. [...]
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