Poussé par une famille d'artistes (notamment son père qui est sculpteur), Dominique Ingres apprend dés son plus jeune âge la peinture et le dessin, pour lesquelles il s'avère très doué. De cette façon, Ingres devient vite un virtuose car il est baigné dans l'art et la culture. Il sera d'ailleurs deuxième violon à l'Orchestre du Capitole de Toulouse (...)
[...] Là-encore, on constate un soin infini dans le traitement de l'étoffe, mais aussi dans le travail des courbes et de l'attitude. Ainsi les caractéristiques de la peinture d'Ingres sont assez repérables car il reprend souvent les mêmes thèmes. Il peint un univers très bourgeois et donc restreint, offrant presque uniquement des tableaux de personnages couchés ou assis dans un riche intérieur; en effet Ingres se préoccupe peu de dénoncer sa société, ou encore de peindre la Nature. Dans les portraits de cette époque se détachant sur des fonds unis, Ingres cherche avant tout à rendre la profondeur psychologique de ses modèles et notamment pour celui de M. [...]
[...] Le principal rapport à l'Antiquité qu'il faut observer chez Ingres est donc la peinture du nu. Lorsque Ingres peint un tableau, quelque soit le costume du personnage représenté, il trace d'abord une esquisse du corps nu pour donner à ce corps de la materialité. C'est en quelque sorte le point de départ de son tableau, puisque dessiner l'anatomie d'un homme avant de peindre ses habits lui permet d'étudier la juste position du corps dans le décor. Ensuite très souvent, on peut distinguer une exaltation de la nudité par la peinture de tissus drapés qui révèlent la chair grâce au pli ou à la transparence du textile. [...]
[...] Dans cette œuvre apparaît déjà tout le talent d'Ingres, qui n'a alors que 21 ans: il maîtrise les modèles antiques et fait preuve de virtuosité technique, notamment au niveau de la couleur (contrastes entre des zones très claires, presque marbrées, comme les corps et le ciel, et des zones d'ombres très marquées). Nous pouvons d'ailleurs constater à travers ce tableau que la peinture d'Ingres est très statuaire, il n'y a pas de rapport charnel à la chair. Son parcours en tant que peintre connait une importante évolution lors de son premier voyage en Italie qu'il effectue dans sa jeunesse, c'est le passage obligatoire de tout bon peintre de l'époque. [...]
[...] Il invente là l'iconographie, le parti pris et l'univers érotique qu'il allait décliner dans d'autres œuvres. Autre oeuvre très importante, La Grande Odalisque (1814), qui est présentée de dos également, accoudée sur son bras gauche et tenant son mollet gauche de sa main droite. Par ailleurs la profondeur du tableau est très réduite, la scène se déroulant tout au bord de la toile. Si l'odalisque tourne le dos, il reste toujours ce regard en coin qu'elle offre au spectateur, ce qui confère à celui-ci un statut de voyeur. [...]
[...] De plus, nous avons évoqué l'aspect statuaire de la peinture d'Ingres. En fait, lorsqu'il peint de puissants corps d'hommes, comme dans Jupiter et Thétis, Ingres utilisait des statuettes antiques qu'il collectionnait. L'exemple de Jupiter et Thétis est le plus frappant car on peut observer une disproportion incroyable selon l'ordre d'importance du personnage, puisque Jupiter a une stature plus qu'imposante, presque lourde, par rapport à Thétis qui n'a d'existence qu'en se modelant au corps du Dieu et en déformant le sien pour accentuer l'adoration (déformation des bras, du dos, du visage). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture