Petit-fils d'esclave, naît en 1884 à Cayenne en Guyane française. Il est le quatrième fils d'une famille de cinq enfants. Son père (mort en 1892) est un commis aux écritures devenu directeur d'une exploitation aurifère. L'éducation de Félix Eboué est confiée à sa mère. Elle possède une épicerie dans laquelle elle travaille.
L'enfance de Félix Eboué est relativement aisée : sa famille et lui vivent dans une maison à deux étages entourée d'un vaste terrain. La propriété, située dans la périphérie de Cayenne, emploie un ancien bagnard comme jardinier. La famille Eboué représente donc une certaine aristocratie guyanaise.
Félix Eboué débute ses études dans l'école élémentaire Jules Ferry près de chez lui, à Cayenne. Il y poursuit son parcours scolaire en intégrant le collège en 1896. C'est durant les quatre années suivantes que Félix Eboué devient sensible au combat mené par Victor Schoelcher contre l'esclavage. Cette sensibilité lui est transmise par ses professeurs, partisans des valeurs et des idéaux républicains. Ainsi il peut accéder à une culture classique supérieure. Le lycée de Cayenne arrêtant son cycle en quatrième, Eboué profite de l'occasion pour se rendre en France afin de réaliser son rêve, devenir avocat.
Avec ses bons résultats scolaires obtenus en Guyane, il obtient aisément une bourse d'étude pour venir s'installer à Bordeaux en 1901. Malgré la présence de plusieurs amis de Guyane dans son nouveau lycée, les débuts de Félix Eboué comme pensionnaire sont durs. S'il a du mal à s'adapter au mode de vie métropolitain et à l'éloignement des siens, c'est le sport (football et rugby) qui lui permet de s'évader chaque dimanche.
Les disciplines scientifiques ne sont pas son fort, contrairement au français et à l'anglais où il excelle. C'est à force de rencontrer des fonctionnaires africains venant passer leurs vacances en Guyane que l'envie de découvrir l'Afrique lui vient. Pour ce faire, il se présente au concours de l'École coloniale de Paris en 1906. Durant deux ans, il doit suivre les cours à la Faculté de droit, dans le Quartier latin. En parallèle, il s'inscrit à l'École des langues orientales (...)
[...] Fin 1908, Félix Éboué sort de l'École coloniale avec le statut d'élève administrateur. Il demande à être affecté en A.E.F, alors sous le commandement du gouverneur général, Martial Merlin, qui séjourne à Brazzaville et qui lui demande de rester à ses côtés. Félix Éboué ne partage pas ce désir et souhaite accomplir quelque chose d'utile dans cette région qui a mauvaise réputation. Il lui demande donc d'aller servir en Oubangui-Chari, loin de la capitale Brazzaville et de sa lenteur administrative. [...]
[...] Cet exemple illustre ce rapport de proximité et de sincérité que Félix Éboué veut entretenir vis-à-vis des Africains. Il essaie de convaincre en montrant l'exemple à suivre. Cependant, il souffre de rapports tendus avec ses supérieurs. Il juge qu'il n'est pas assez reconnu pour son travail accompli, qu'il n'est pas soutenu pleinement par sa hiérarchie et qu'on empêche son ascension professionnelle par racisme. Sa mission se termine néanmoins en 1931 par un succès administratif. La famille Éboué rentre à Paris et Félix est nommé au poste d'administrateur en chef. [...]
[...] C'est en 1936 que le ministre lui demande de se rendre en Guadeloupe en qualité de gouverneur intérimaire. Il est le premier Noir qui accède à une fonction administrative aussi élevée aux Antilles françaises. Il doit faire face aux manifestations (c'est l'époque du Front Populaire) et grèves multiples. Son rôle est d'apaiser les autochtones. Il parvient à instaurer un climat de paix, revaloriser les salaires, réformer agriculture (rachat par la colonie des terres non exploitées, cultivables et mises en cultures). Cela ne se fait pas sans conflit avec la Chambre de commerce. [...]
[...] La conférence de Brazzaville est organisée durant la Seconde Guerre mondiale, du 30 janvier au 08 février 1944, par le Comité français de la Libération nationale (CFLN), afin de déterminer le rôle et l'avenir de l'Empire colonial français. À l'issue de cette conférence, est décidée l'abolition du code de l'indigénat. Au cours de la conférence est retenue la proposition, faite par Félix Éboué, d'une politique d'assimilation en faveur des colonies. La famille Éboué part le 16 avril 1944 en direction de l'Égypte. [...]
[...] Début 1939 il part pour Fort-Lamy et y constate la faiblesse de l'armement et des moyens de communication du pays. Sa femme l'y rejoint au cours de cette même année. L'administration civile n'est alors pas installée partout, le Tchad est perçu comme la réserve de l'AEF. La première préoccupation du gouverneur est la construction d'une route pour relier le Tchad à l'Oubangui-Chari. Félix Éboué doit faire avec très peu de moyens matériels, et se retrouve dans une situation de quasi autonomie au sein de l'Afrique Équatoriale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture