Dialogue sur les deux systèmes de ce monde, copernicien et ptoléméen: extraits de Première Journée – Galilée

Résumé du document

1543 est une date clé dans l'histoire des sciences: c'est celle de la Révolution copernicienne. Dans Révolution des orbes célestes, Nicolas Copernic établit le premier modèle héliocentrique. Le modèle qui dominait était alors le modèle géocentrique aristotélicien et ptoléméen. L'acceptation de son modèle est compliquée et longue ; elle va prendre un siècle. Trois personnages vont jouer un rôle important dans cette acceptation : Kepler, Tycho Brahé et enfin, Galilée.
Le nom de Galilée, ou Galileo Galilei, est plus que célèbre. Personnage contradictoire et emblématique dans le monde de la science, il est le symbole du martyr : il a souffert pour les droits de la raison et de l'expérience, face aux dogmatismes philosophiques et religieux.
Le Dialogue sur les deux systèmes de ce monde, copernicien et ptoléméen paraît en février 1632. Dans ce texte, source du drame final, mais aussi couronnement de son œuvre, l'auteur proclame une conception héliocentrique de l'univers, et non une vision géocentrique. C'est par ce scandale, jugé par l'Eglise, que Galilée est passé à la postérité.

Extraits

[...] Ce dernier, lui a demandé de comparer de façon impartiale les deux systèmes : aristotélicien ou ptoléméen et le système copernicien. Cependant, nous verrons dans la suite de notre commentaire que Galilée n'a pas été impartial, et a argumenté en faveur de la vision copernicienne. Dès la parution du Dialogue, Galilée est condamné par le tribunal Inquisiteur catholique pour hérésie, et assigné à résidence jusqu'à sa mort. Par ce texte, Galilée révolutionne la cosmologie traditionnelle, et en particulier ici la conception courante de la lune à l'époque. Le Dialogue sur les deux systèmes du monde est un dialogue socratique. [...]

[...] Ses écrits qui nous sont parvenus aujourd'hui posent de nombreuses questions intéressantes. Comment appréhender le monde qui nous entoure ? L'observation présente toujours des limites qui ne permettent pas une compréhension totale de l'univers. Quel rôle l'Église joue-t-elle dans la recherche scientifique et dans l'acceptation de nouvelles connaissances ? Combien de temps faut-il pour qu'une idée scientifique cesse d'être une hérésie et devienne une nouvelle croyance en gagnant la confiance de tous ? Aujourd'hui, y a-t-il d'autres institutions que l'Église qui jouent le rôle de gardiens du savoir ? [...]

[...] Dans le monde sublunaire, rien n'est ordonné, tout est imparfait, et il est impossible d'établir des lois pour les phénomènes qui y ont lieu. La Terre, appartenant au monde sublunaire, ne peut donc pas réfléchir la lumière du soleil à cause de ses aspérités. Dans le monde supra lunaire, au contraire, tous les corps et les phénomènes sont parfaits et idéaux. La Lune est ainsi un objet idéal, quasiment divin. Sa surface est donc polie comme un miroir, elle ne possède ni montagnes ni aspérités, et elle émet sa propre lumière naturelle. [...]

[...] Personnage contradictoire et emblématique dans le monde de la science, il est le symbole du martyr : il a souffert pour les droits de la raison et de l'expérience, face aux dogmatismes philosophique et religieux. Le Dialogue sur les deux systèmes de ce monde, copernicien et ptoléméen paraît en février 1632. Dans ce texte, source du drame final mais aussi couronnement de son œuvre, l'auteur proclame une conception héliocentrique de l'univers, et non une vision géocentrique. C'est par ce scandale, jugé par l'Église, que Galilée est passé à la postérité. [...]

[...] Notre étude se concentrera sur un extrait de la Première Journée du Dialogue. On y fait la connaissance de Simplicio, Sagredo et Salviati, trois gentilshommes fort savants, qui mènent une longue conversation. Les personnages mis en scène par Galilée y débattent, non pas de la Terre ni du Soleil, mais de la Lune, que l'auteur a pu observer pour la première fois en 1609 à l'aide de sa fameuse lunette. En quoi la pensée révélée par ce texte est-elle novatrice ? [...]