Depuis 1975, l'industrie pharmaceutique n'invente que très rarement des médicaments innovants, lesquels assurent pour l'essentiel sa santé financière. Pour contrer ce mouvement, cette industrie protège au maximum ses brevets, ce qui explique sa résistance aux génériques. Telle est la thèse développée par l'auteur de cet ouvrage, qui propose de baser le remboursement des nouveaux médicaments sur leur « valeur ajoutée ».
L'industrie pharmaceutique produit les médicaments qui nous soignent. Pourtant, elle n'a pas bonne presse, et ses conflits avec les pays en voie de développement, dont les populations sont durement frappées, ont achevé de la brouiller avec l'opinion publique. Cette industrie serait-elle dirigée par des cyniques assoiffés de profits, n'hésitant pas à « marchandiser » la souffrance humaine ?
Philippe Pignarre, qui a travaillé dix-sept ans dans l'industrie pharmaceutique, montre que ce n'est pas si simple.
[...] (1999), Puissance des psychotropes, pouvoir des patients (2000), Comment la dépression est devenue une épidémie (2002), Le Grand secret de l'industrie pharmaceutique (2003), Comment sauver (vraiment) la Sécu (2004), La Sorcellerie capitaliste (en coll., 2005), La Cigale lacanienne et la fourmi pharmaceutique (2008), Etre capitaliste aujourd'hui. Les Défis du NPA (2009). Loisirs: S'intéresse à la philosophie des sciences et à la philosophie politique. Membre du Club récalcitrance, de la Société Louise Michel 2. Les rendements décroissants de l'industrie pharmaceutique Certains experts évoquent la mort de cette dernière en s'appuyant sur le fait que même composé de 10.000 chercheurs, le laboratoire Merck par exemple n'a mis au point aucun médicament contre le cancer ou contre le diabète. [...]
[...] > Dans la seconde partie du livre, l'auteur passe en revue la plupart des stratagèmes mis en oeuvre par les grands laboratoires pour survivre, des fusions-acquisitions à l'alliance avec les sociétés de biotechnologie, en passant par la génétique . Et quelques tours de passe-passe guère avouables. Pourtant, des solutions existent pour assurer la survie de l'industrie pharmaceutique en évitant les dérives perverses. Philippe Pignarre propose de changer les règles du jeu économique, mais ni à la manière des antimondialisation, ni à celle des adeptes de Davos. Ce livre stimulant intellectuellement plonge au cœur d'une industrie qui ne peut laisser indifférents les patients que nous sommes tous. [...]
[...] Le problème de ces fusions réside principalement dans la fusion des équipes de recherche. En effet, leurs programmes de recherches se retrouvent en concurrence devant des jurys où ce sont souvent les financiers qui tranchent en dernière instance entre ces projets concurrents. L'auteur montre de façon très convaincante qu'Aventis avait depuis longtemps tout misé sur les nouvelles technologues liées au décryptage du génome humain alors que Sanofi-Synthélabo n'a cessé d'expliquer ses doutes et ses réticences en la matière. L'auteur démontre qu'il est possible que les principaux actionnaires de Sanofi-Synthélabo (Total et L'Oréal) n'avaient sans doute pas d'autres choix que l'OPA sur Aventis en 2004, face au risque lié à la montée en puissance des génériques puisqu'un des principaux médicaments de Sanofi-Synthélabo, le Plavix, était menacé de perdre son brevet beaucoup plus vite que prévu L'étrange OPA réussie de Sanofi-Synthélabo sur Aventis L'auteur explique d'abord la différence essentielle entre une fusion et une OPA. [...]
[...] Le reste de la démonstration de l'auteur reste très politique. Il y explique que le choix qui a été fait, à savoir celui de l'OPA, montre implicitement que les actionnaires du nouveau groupe ont fait le pari de gagner le maximum d'argent en fermant des sites industriels et de recherche, en licenciant du personnel et en obtenant des pouvoirs publics des prix exorbitants pour leurs nouveaux médicaments même s'ils n'apportent qu'un progrès infime Vers un second souffle pour l'industrie pharmaceutique ? [...]
[...] L'autre élément permettant de parler de déclin de l'industrie pharmaceutique est l'essor des génériques. En effet, les industriels ont toujours cru que le progrès s'accélérant encore, de nouveaux médicaments rendraient forcément obsolètes les précédents, bien avant qu'ils ne soient plus protégés par un brevet et échappent alors au monopole Une solution à court terme : les fusions La constitution du groupe pharmaceutique qui est le premier mondial en 2004, Pfizer, a été le fruit de fusions successives dont tous les analystes ont considéré qu'elles avaient été rendues nécessaires par la faiblesse des produits en développement. [...]
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