D'un point de vue immunologique, est-il légitime de lutter contre le dopage afin de préserver la santé des sportifs ?

Résumé du document

Le sport, particulièrement le sport de haut niveau, joue le rôle d'un promoteur privilégié de valeurs morales positives dans notre société. Ainsi, la pratique sportive doit respecter une certaine éthique : recherche de la performance, dépassement de soi, égalité des chances entre les individus, respect des règles et d'autrui, etc … Dans notre société, le sportif est également considéré comme une icône de la pureté, de la santé et de la beauté. En effet, les athlètes généralement ne fument pas, ne boivent pas d'alcool, ne se droguent pas. De plus, l'activité sportive est depuis longtemps considérée, par le grand public, comme un facteur d'entretien et d'amélioration de la santé (autant physique que psychique). En effet, Aristote évoquait ce thème dès 300 ans avant J.-C. : « … un Homme tombe en état de maladie comme le résultat du manque d'exercice … ». Enfin, la pratique du sport permet de s'embellir, le corps sculpté des sportifs correspondant aux critères de beauté actuels.
Cependant, depuis quelques années, le dopage est venu ternir quelque peu cette image angélique du sport. En effet, l'affaire « Festina », au cours du Tour de France 1998, a été très fortement suivie par les médias, et a ainsi permis au grand public de prendre conscience de ce phénomène. Mais le dopage, c'est quoi ? Selon l'article L. 3631-1 du code de la santé publique, « il est interdit, au cours des compétitions et manifestations sportives organisées ou agréées par des fédérations sportives ou en vue d'y participer :
- d'utiliser des substances et procédés de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer l'emploi de substances ou procédés ayant cette propriété ;
- de recourir à ceux de ces substances ou procédés dont l'utilisation est soumise à des conditions restrictives lorsque ces conditions ne sont pas remplies ».
Cette définition du dopage, qui est pourtant celle du code de la santé publique, condamne les tricheurs, défend l'égalité des chances de réussite entre les individus, mais ne prend pas du tout en considération le problème sanitaire. La définition de A. Noret, quant à elle, met bien en évidence le lien qu'il existe entre le phénomène du dopage et la santé. Pour cet auteur, « le dopage est l'emploi de tout moyen et/ou de toute substance susceptible de nuire sciemment à la santé, qui tout en étant capable d'augmenter le rendement de son utilisateur ou du milieu qui l'entoure, lui sert de nourriture ou lui procure un profit ». Ainsi, s'il est nuisible pour la santé, il paraît tout à fait légitime de rejeter le dopage.
Le rôle du système immunitaire étant de maintenir l'organisme en bonne santé, nous tenterons de répondre à la question suivante, qui est également le titre de ce travail : « d'un point de vue immunologique, est-il légitime de lutter contre le dopage afin de préserver la santé des sportifs ? » Cependant, le phénomène du dopage étant propre au monde sportif, on ne peut pas parler du problème sanitaire relatif au dopage, sans l'étudier de manière intégrée avec la pratique sportive. Ainsi, après un bref rappel du fonctionnement du système immunitaire et de ses cellules effectrices, nous étudierons les réponses immunitaires induites par trois facteurs que sont : la pratique sportive, les compléments alimentaires (qui sont monnaie courante dans le monde sportif) et enfin le dopage. Nous essaierons également, tout au long de notre développement, de mettre en évidence les intéractions possibles entre ces trois facteurs.

Extraits

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