Si la notion de bientraitance est récente et ne présente pas de définition précise, la violence quant à elle trouve sa définition dans « tout acte violent de nature à entraîner, un préjudice physique, sexuel ou psychologique ; il peut s'agir de menaces, de négligence, d'exploitation, de contrainte, de privation arbitraire de liberté, tant au sein de la vie publique que privée ».
La bientraitance, notion qui reste à l'heure actuelle encore floue, peut être considérée comme un concept visant à aider le professionnel dans son action du quotidien, dans son engagement au sein même de l'institution. Elle passe par des intentions positives visant à améliorer le quotidien, tant du professionnel que du patient, ces intentions positives se traduisant par des actions concrètes. Ce terme utilisé dans le domaine de l'enfance a vite dépassé ce cadre pour s'élargir à d'autres publics et d'autres consciences.
La bientraitance ou concept de bientraitance doit évoluer au sein de l'institution qui a pour charge de la développer car il concerne l'ensemble des acteurs du secteur social et médico-social. Évoqué dans les années 90, puis plus récemment dans plusieurs textes essentiels dont la loi de 2002 sur la modernisation sociale, la loi de 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et la loi de 2007 réformant la protection de l'enfance, le concept de Bientraitance implique une réflexion constante pour les institutions.
Dès lors, l'amélioration du quotidien de tous et l'instauration d'une culture de la bientraitance nécessiteront le développement d'un projet de fonctionnement au sein des établissements sociaux.
Ce concept de bientraitance repose sur des principes de base présents notamment dans la Déclaration des Droits de l'Homme (1948), la Déclaration des Droits de l'Enfant (1959) et dans la Déclaration des Droits des Handicapés (1975). Plus récemment, on retrouve ces principes de base dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (2000) et dans les travaux du Conseil de l'Europe sur la question de la maltraitance. De tous ces textes ressortent les notions fortes d'égalité et de justice sociale, donc de bientraitance, qui touche l'ensemble des acteurs sociaux.
Désormais les institutions ont pour tâche de définir des exigences et des principes fondamentaux utiles et nécessaires aux professionnels développant ainsi une culture au sein de l'institution. Cette démarche situe les intentions et les actes des professionnels dans un objectif d'amélioration des pratiques, des comportements, tout en s'attachant à conserver cette notion de mémoire du risque. Par conséquent, le développement de cette culture de la bientraitance passe nécessairement par un travail de prévention et d'information sur la maltraitance.
Au final il s'agit de mieux prendre en compte les personnes au sein de l'institution tout en améliorant l'environnement du professionnel. Aux vues de ces constats, j'ai formulé ma question de départ de la manière suivante : « Pourquoi, au sein d'une institution, se pose la question de la bientraitance ?». Bien que n'étant pas opposées, je souhaite également comprendre en quoi la bientraitance peut avoir une influence sur la maltraitance.
[...] Parmi ces dysfonctionnements constatés, il convient de les regrouper en différentes catégories. HEBERGEMENT et ACCOMPAGNEMENT : o Attente avant une éventuelle prise en charge o Disponibilité en terme de place o Rentabilité de l'établissement o Locaux peu ou pas adaptés o Hygiène ORGANISATION DU TRAVAIL : o Manque d'autorité hiérarchique o Manque de personnel, o Manque de qualification des aidants o Manque de formation et d'information o Absence de soutien psychologique du personnel SEJOUR DU PATIENT : o Indifférence à l'égard du patient o Manque d'intimité et de respect o Absence de projet de soins ACCESSIBILITE : o Déplacements, chutes o Insécurité ENVIRRONEMENT : o Accueil des familles o Inactivité des patients o Solitude Tous ces facteurs peuvent être des signes d'un réel dysfonctionnement au sein de l'institution, d'un manque d'organisation et mettent l'accent sur l'absence de projet institutionnel dans le but de réduire ces actes, de les prévenir, et favoriser le développement d'une culture de la bientraitance. [...]
[...] C'est évident que je ne cautionne pas cela, mais je peux le comprendre. Patricia, infirmière. Un soignant maltraitant est quelqu'un de mal formé, qui ne respecte pas les règles de l'établissement, c'est quelqu'un qui doit être sanctionné. Odile, cadre de santé. Aujourd'hui, pression administrative et charge de travail obligent, le temps est réduit au minimum. Hélène, assistante de service social. Souvent les professionnels maltraitants, sont ceux qui n'ont pas trouvé leur voie professionnelle et qui sont là par hasard. Ils n'ont aucune humanitude et aucun sens de l'être humain. [...]
[...] Parce que c'est pénible pour nous de re-piquer une patiente qui a arraché sa perfusion. Alors parfois, on l'attache pour nous éviter de tout recommencer plusieurs fois. Les violences douces reposent quant à elles sur des gestes incertains, des paroles inadaptées et des jugements infondés. Je pense qu'il est utile de distinguer ces violences douces des atteintes volontaires à la vie et à l'intégrité physique d'une personne, qui restent exceptionnellement rares, prévues et réprimées par le Code pénal. Les violences douces sont la plupart du temps involontaires et ne sont pas prises en compte par la loi mais constituent un mal profond et continu pour la personne âgée. [...]
[...] Dans les établissements de santé accueillant des personnes âgées, les professionnels définissent la bientraitance comme : C'est le droit de la personne hospitalisée. C'est aussi être bien traitée, aussi bien en interne dans toutes les institutions, que par les membres de sa famille et ou son entourage. Odile, directeur qualité en milieu hospitalier La bientraitance est présente partout. Je pense que dans ma pratique professionnelle je dois être bientraitante. Ce n'est pas quelque chose qu'on trouve ou qu'on apprend simplement. [...]
[...] Il est donc important dans ces catégories d'emploi de prendre l'état de burn-out en compte en vue de l'amélioration des conditions de travail. On remarque à travers toutes ces études liées au burn-out, des références à l'épuisement, à la dépersonnalisation et à l'échec professionnel ou sentiment d'incompétence. L'épuisement peut se traduire par une fatigue tant physique que psychique et entraîne une certaine difficulté dans la relation avec l'autre, qu'il soit patient ou professionnel. Cet épuisement a un impact direct sur la concentration, sur l'humeur du professionnel (colère . [...]
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