En France, près de 6 à 7 % des hospitalisations sont compliquées par une infection nosocomiale plus ou moins grave, le plus souvent d'origine bactérienne. Ainsi, environ 750 000 personnes contractent, chaque année, ce type de complication lors d'un séjour dans un
établissement de santé, entrainant près de 9000 décès. Au coût humain, souvent lourd, s'ajoute un surcoût financier important puisque la Haute Autorité de Santé (HAS) l'estime entre 700 millions et 1,8 milliard d'euros par an. Les infections nosocomiales représentent donc actuellement un problème majeur de santé publique dans la mesure où il est difficile de les combattre.
Pour pallier ce problème, la lutte contre les infections nosocomiales s'inscrit dans une véritable politique de sécurité sanitaire, faisant partie des priorités gouvernementales depuis une vingtaine d'années. Le gouvernement a ainsi mis en place un certain nombre de mesures, tant au niveau des établissements hospitaliers qu'au niveau régional et national, afin de lutter contre
les risques d'infections. De plus, depuis quelques années l'émergence de micro-organismes résistants aux traitements actuels a pris une place prépondérante dans les préoccupations nationales. C'est pourquoi une autre priorité consiste à reconsidérer l'utilisation des antibiotiques afin d'améliorer leur utilisation tout en réduisant le risque de diffusion des bactéries
multirésistantes.
Il est, toutefois, important de noter que la France se situe dans le groupe de tête des pays européens en matière de lutte contre les infections nosocomiales tant en terme de moyens que de résultats et que ceci a, d'ores et déjà, permis d'accomplir des progrès considérables.
[...] Une tendance à la baisse Quatre Enquêtes Nationales de Prévalence (ENP) ont été réalisées respectivement en et 2006. Un gros effort a d'ailleurs été fait puisqu'en établissements y participaient contre 1533 en 2001 et 830 en 1996 [13]. Comme le montre le tableau II, lors de l'ENP IN ont été recensées soit une prévalence de et un taux nettement inférieur à l'année 1996 avec Si la prévalence en France, en 2006, est dans les limites basses des résultats européens, où elle varie entre 4,9 et ( en Suisse en 2004 par exemple), l'apparition d'une infection nosocomiale ne reste pas un événement rare patient sur 20) La lutte contre les bactéries résistantes Malgré tous ces moyens de prévention, le problème des IN reste un fléau national contre lequel il est indispensable de se mobiliser notamment en ce qui concerne l'utilisation des antibiotiques, à l'origine de l'apparition de bactéries dites résistantes ou multirésistantes (BMR). [...]
[...] Ceux-ci ont ensuite été largement utilisés contre les infections bactériennes dont les infections nosocomiales. Cependant, ce père de l'antibiothérapie ne mit guère de temps à se rendre compte que les bactéries étaient capables de développer des résistances chaque fois qu'il utilisait trop peu de pénicilline ou sur une durée trop courte. Pourtant, durant de nombreuses années, les trente glorieuses de l'antibiothérapie, la résistance bactérienne aux antibiotiques a été, en France, l'objet d'une simple curiosité, dans l'euphorie du progrès thérapeutique. Elle passionnait plus par ses mécanismes que par sa capacité à se répandre. [...]
[...] En appliquant une fourchette de surcoût moyen de à euros par infection aux 750000 infections nosocomiales annuelles, le montant total des dépenses atteint 2,4 à 6 milliards d'euros. Ainsi, une diminution de du nombre d'infections conduirait à une économie de 240 à 600 millions d'euros, soit jusqu'à six fois plus que l'effort de prévention consenti par les établissements hospitaliers, qui s'élève à une centaine de millions d'euros. Ce rapide calcul montre combien le coût de la non-qualité est supérieur à celui de la prévention loi du 4 Mars 2002, le calcul du coût des IN doit aussi prendre en compte l'indemnisation Depuis la du dommage La responsabilité de l'établissement de santé est automatique, sauf s'il prouve lui-même que l'infection est due à une cause étrangère (patient ou tiers porteur d'un germe infectieux par exemple) et il revient à l'assureur de l'établissement de prendre en charge la réparation. [...]
[...] Source : CTIN Données des enquêtes nationales de prévalence. * Cette proportion est calculée parmi les Une meilleure prise en charge des résistances Le phénomène de résistance : Pour résister à l'antibiotique, la bactérie peut empêcher son entrée en devenant imperméable, soit parce que les canaux qui rendent la paroi perméable sont fermés ou rétrécis, soit parce que l'antibiotique est rejeté par des pompes à efflux. Une autre stratégie de la bactérie résistante consiste à utiliser une enzyme qui détruit ou modifie l'antibiotique, le rendant ainsi inactif. [...]
[...] En revanche, leur fréquence d'administration a conduit au développement de résistances particulièrement marquées en France. n effet, en ville des prescriptions sont considérées comme injustifiées, dans la mesure où elles sont destinées à traiter des infections virales, essentiellement respiratoires et ORL ce qui a suscité de nombreuses interventions en vue de promouvoir leur bon usage Une nouvelle impulsion : Le Ministère de la santé a mis en place, en novembre 2001, un programme national sur 4 ans, visant à préserver l'efficacité des antibiotiques, qui se décline sous 7 axes : La sensibilisation des médecins et du public sur l'importance d'un usage raisonné des antibiotiques en informant les usagers et leur famille sur les raisons de la prescription ou non de ces composés. [...]
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