Le bacille de la peste a été découvert par Alexandre Yersin (1863-1943), bactériologiste franco-suisse. Yersin a été envoyé à Hong Kong pour essayer d'analyser et trouver les raisons de l'épidémie de peste qui y sévissait en 1886. Il va isoler une bactérie appelée yersinia. La peste est une maladie bactérienne due au germe Yersinia Pestis. Elle se manifeste sous deux formes :
- une forme bubonique (ganglions, fistules, mort en quatre jours)
- une forme pulmonaire (toux, signes respiratoires, mort en deux jours)
La seule chance de guérir de la peste était que la fistule s'évacue en dehors du corps. On décrit la désorganisation de la société à cause de la peste : abandon des morts et des agonisants. Les prêtres et les notaires refusent d'entrer dans leur maison pour leur accorder les sacrements ou pour écrire leur testament.
[...] C'est la forme la plus spectaculaire. Des noyaux de pénitents naissent dans certaines régions d'Italie. Ils vont partir sur les routes, semant leur parole expiatoire. Leur mouvement va gonfler de ville en ville, laissant derrière eux des villages totalement dévastés. Ce rassemblement comptera jusqu'à 3000 personnes en Europe. Les flagellants étaient très populaires car ils excitaient la rage contre les juifs. Le caractère d'hystérie collective avec des discours mystiques, et la violence qu'ils provoquent inquiète l'Eglise qui condamne totalement le mouvement. [...]
[...] Ainsi, pour faire céder la ville, les ottomans catapultaient des morts de la peste. L'épidémie s'y répand. Les galères génoises quittent alors la ville en catastrophe, emportant une riche cargaison, en espérant revenir en Occident. Elles sont repoussées à Gênes. Seuls les Français, attirés par les cales pleines de richesse, les acceptent. Les galères débarquent donc à Marseille le 1er novembre 1348. Très vite, les jours suivant le débarquement, se développe une forme extrêmement sévère de la peste (forme pulmonaire), avec une mortalité effroyable. [...]
[...] On va ainsi avoir un recul de la malnutrition. Le monde agricole se modifie considérablement. Auparavant, les terres étaient très morcelées en petites parcelles qui suffisaient à faire vivre une famille. A l'issue de l'épidémie, les terres sont rassemblées et rachetées par ceux ayant survécu et qui en avaient les moyens, pour en faire des exploitations plus grandes et en faciliter le travail. Le paysage agricole se modifie : les élevages, les vignes et les cultures fruitières se développent. Ce schéma social s'associe à une migration des populations vers les villes, une désertification des campagnes et une augmentation de la démographie urbaine. [...]
[...] On assiste à une migration de la pauvreté, au développement de la prostitution et de la criminalité. L'Eglise va prendre une place toujours plus grande car elle est très utilisée au moment de mortalités fréquentes (messes, processions). Elle va s'enrichir de ces épidémies et prend un contrôle de plus en plus grand du monde politique. Elle va s'appuyer sur la noblesse pour assoir son pouvoir. La royauté va se distinguer également autour de la personne du roi avec une centralisation, et un amour particulier, un paternalisme entre le peuple et lui. [...]
[...] Les réponses médicales à cette épidémie A cette époque, les médecins, pour expliquer l'épidémie de peste, évoquaient l'astrologie et la pestilence de l'air comme mode de contamination. Selon leurs explications, l'air serait chargé d'un certain nombre d'éléments qui transmettent la maladie. Cette pestilence de l'air trouve écho dans la population dans la mesure où les gens sont très sensibles à l'olfaction. La pestilence était alors potentiellement mortifère et il fallait trouver un moyen de l'éloigner. On va donc éloigner les cimetières des villages. On les construit en dehors des pourtours des églises. On chasse les mendiants, particulièrement malodorants. [...]
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