Cet ouvrage est écrit par Madame Evelyne Pewzner, psychiatre et professeur de psychologie clinique et pathologique à l'université de Picardie. Il nous renseigne sur l'évolution du savoir psychiatrique en occident. Cela nous permet de mieux comprendre l'origine de la psychopathologie et ses moments fondateurs, de comprendre en quoi les réalités culturelles, religieuses et sociales de notre civilisation ont influencé l'histoire occidentale de la folie.
Cette lecture va permettre de mieux comprendre la psychiatrie par son histoire, notamment au moment des époques charnières, c'est-à-dire le Moyen Age, la Renaissance, la Révolution et la fin du XIXe siècle.
[...] Cet ouvrage est issu d'une interrogation sur la genèse de la notion même de la psychopathologie, d'un questionnement sur la place et la signification du savoir psychiatrique dans le concert des connaissances et des idéologies en Occident. La pensée médicale est de nos jours encore profondément marquée par ses origines grecques et romaines, mais elle a intégré d'autres influences, arabe et juive en particulier. Les bouleversements sociopolitiques, les crises idéologiques ont été à l'origine de formes nouvelles de conceptualisation. L'auteur a tenté de dessiner, pour chaque grande période considérée, les relations unissant la médecine, l'esprit du temps, et le sort réservé aux fous et à la folie. [...]
[...] IV) Conclusion Le propos central de cet ouvrage était une interrogation sur la genèse de la psychopathologie. Nous devons admettre que nous sommes confrontés à la limitation des savoirs en psychopathologie, à la nécessité de les comparer et, quelquefois, de les conjuguer. Reste la possibilité, sans négliger la singularité du sujet, de tenir compte du réseau de relations familiales et sociales qui font de tout individu le dépositaire d'une tradition culturelle. Extraits du livre " En dépit de sa pertinence, le terme de psychiatrie ne s'est imposé que tardivement; longtemps on lui a préféré les termes d'aliénation, de folie ou de médecine des insensés. [...]
[...] La pensée antique invoque le plus souvent la responsabilité des dieux, leur fureur vengeresse, leur impitoyable cruauté envers les hommes. L'excès de malheur conduit à s'interroger sur le problème du mal et en particulier sur la part de responsabilité que l'homme peut avoir dans sa propre tragédie. Les dieux, seuls vrais acteurs, dirigeaient le bras meurtrier, poussant l'homme à agir contre sa propre volonté. Le Moyen Age s'étend du Ve au XVe siècle; les études actuellement disponibles ne nous renseignent avec précision sur la pensée médicale qu'à partir du XIe siècle. [...]
[...] L'Hôpital général n'a pas été créé pour l'enferment des insensés, la régression de la lèpre entraîna la conversion de ces établissements. Il faudra bien du temps pour que quelque chose de l'ordre d'un projet ou simplement d'un souci thérapeutique vienne à se profiler. L'enfermement fut l'une des réponses données par le XVIIe siècle à une crise économique qui affectait tout le monde occidental. Le point de vue mécanique et le point de vue chimique suscitèrent partout un vif intérêt, particulièrement dans le domaine médical. [...]
[...] La chasse aux sorcières, en tout cas, battit son plein durant la Renaissance. La fondation de l'Hôpital général en 1656 représente certes un moment clé dans l'histoire de l'enfermement, mais l'enferment des fous a existé; il arrive encore souvent alors que les fous soient gardés par leur famille. C'est dans ce contexte que nous devons situer et examiner le fameux édit de 1656 dont Michel Foucault a fait l'édit du Grand Renfermement. L'indigence, l'errance et la folie ont payé le prix du désir de contrôle social et de la centralisation du pouvoir. [...]
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